Chères lectrices, chers lecteurs,
En cette fin d’année 2024, marquée par la nomination d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes en la personne de Paul Christophe, l’immobilisme semble toujours de mise quant à la situation des EHPAD. La potentielle grande loi Grand âge et autonomie, promise par Emmanuel Macron depuis 2018 et maintes fois repoussée, ne semble décidément pas près de se concrétiser, malgré l’engagement pris en janvier dernier par Catherine Vautrin, éphémère ministre de la Santé, pour une adoption d’ici la fin de l’année. Il y eut certes, entre-temps, l’adoption de la loi portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l’autonomie. Mais son article 10 – « avant le 31 décembre 2024, puis tous les cinq ans, une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge détermine la trajectoire des finances publiques en matière d’autonomie des personnes âgées, pour une période minimale de cinq ans » – semble être passé à la trappe, dommage collatéral de la dissolution de l’Assemblée nationale et du mélodrame qui s’en est suivi.
Pour autant, les acteurs du secteur semblent décidés à maintenir la pression sur la puissance publique. Alors que le mouvement des maires bretons, rassemblés au sein du Collectif Territoires en résistance pour le grand âge, continue de prendre de l’ampleur, Arnaud Robinet, le président de la Fédération hospitalière de France, a appelé début septembre le gouvernement nouvellement nommé à faire de la loi Grand âge une « priorité ». Quelques semaines plus tard, la journée de mobilisation nationale pour le secteur du grand âge faisait carton plein sous le mot d’ordre « Les vieux méritent mieux », fédérant pas moins de 19 organisations et doublant son nombre de participants par rapport à l’édition 2023. Le lendemain, le Sénat lui-même prenait position en dévoilant un rapport appelant à l’action en faveur des EHPAD. Pourtant, lors de son discours de politique générale début octobre, Michel Barnier n’a « pas eu un mot pour les personnes âgées », a déploré l’AD-PA, appelant aussitôt « l’exécutif à rectifier le tir en formulant des annonces concrètes en faveur de l’aide aux personnes âgées et le plan de financement associé ». Pour également observer la situation dans les hôpitaux, nous ne pouvons que constater, avec beaucoup de dépit, que l’approche dite des « deux pas en avant, un pas en arrière » semble faire office de stratégie nationale pour tout ce qui touche, de près ou de loin, au monde de la santé.
Fort heureusement, ceux qui font vivre les EHPAD au quotidien font preuve de résilience et, loin de se laisser abattre par l’immobilisme ambiant, continuent d’avancer et d’innover pour imaginer de nouvelles réponses aux enjeux auxquels ils sont confrontés. Nous avons, à cet égard, sélectionné quelques tendances déjà perceptibles, vouées à s’accélérer dans les semaines et mois à venir, que nous vous proposons de découvrir entre ces pages.
Bonne lecture !
Magazine
EHPADIA #37 - OCTOBRE 2024
Publié le Mardi 22 Octobre 2024 à 16:10
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