Acteur inconditionnel de la Silver Economie, SylverValley, la fédération française des acteurs du grand âge, organise régulièrement des OpenLab. Véritables moments de rencontre et d’expérimentation pour les personnes participantes, ces réunions se déroulent traditionnellement sur une journée en salle. Au vu des circonstances, la fédération avait choisi d’organiser cet événement jeudi dernier en visioconférence. Au travers de la plateforme HappyVisio, cinq participants, résidants tous en Île-de-France, ont pu se retrouver et échanger sur la situation et leur ressenti. Ainsi, si tous comprennent la nécessité de se confiner, tous ne réagissent pas de la même façon. Certains, comme Nicole, le ressentent comme une atteinte à leur liberté, d’autres comme Jean-Pierre en profitent pour « faire ce qu’on ne fait pas d’habitude », Jeannine s’était pour sa part confinée avant-même l’obligation gouvernementale. Âgée de 71 ans, elle avoue d’ailleurs « ne plus sortir faire les courses ».
L’angoisse des courses
« Mon mari y va, confie-t-elle. Quand il revient, nous faisons particulièrement attention, il reste à l’écart pendant plusieurs minutes et nous lavons ses vêtements. » Les courses, moment de stress, est pour certains évité. Ainsi, Françoise, 90 ans, bénéficie de la livraison des courses instaurée dans la résidence seniors où elle habite. « Pour m’occuper, je continue à faire du sport, raconte-t-elle. Je fais chaque jours 30 minutes de gym ou de yoga. Pour ce qui est du contact avec les autres, je maintiens les liens via internet. Par mail, pour mon association, et par Whatsupp et Zoom pour ma famille. Cette dernière étant très dispersée, nous avions pris l’habitude de communiquer comme ça. C’est une chance car au moment du confinement, je n’ai pas eu à apprendre à me servir de ces outils. »
Garder le contact
Lecture, cuisine, ménage… En ces temps de confinement, les activités sont sensiblement les mêmes pour tous. Pour communiquer, ces cinq « témoins » avaient tous fait le choix d’internet, des applications d’appels visio et plus simplement du téléphone. Ce dernier, Francis l’utilise même pour répéter des pièces avec son association de théâtre. « En plus de nous occuper, faire ces répétitions téléphoniques fait travailler notre mémoire », confie en souriant le retraité qui s’est aussi occupé de la livraison des courses pour son père. « Cela a été vraiment très compliqué à mettre en place. On m’avait dit d’appeler la mairie, qu’ils auraient des informations mais en fin de compte j’ai dû composer avec chacun des commerçants. Je regrette vraiment qu’aucun service centralisé n’ait été mis en place pour livrer les courses des personnes les plus à risque. »