Si la France occupe l’une des meilleures places en matière d’espérance de vie à la naissance, les résultats demeurent médiocres pour ce qui est de l’espérance de vie en bonne santé, avec d’importants écarts entre les femmes et les hommes, mais aussi entre les plus aisés et les plus modestes. Par ailleurs, la société française est à la veille d’un vieillissement démographique sans précédent, marqué par une augmentation de la part des « très âgés » au sein même d’une population âgée croissante, appelant ainsi à repenser d’urgence nos politiques de prévention et de prise en charge de la perte d’autonomie, qui constitue déjà une réalité pour de nombreux Français.
Dans ses travaux, le CESE définit la perte d’autonomie comme une situation dans laquelle se trouve toute personne confrontée à un problème de santé qui lui impose d’être aidée pour l’accomplissement des besoins essentiels de la vie. Par l’implication croissante de proches aidants, de personnels soignants et accompagnants, ou encore par les inégalités qu’elle peut engendrer, cette problématique est donc au cœur d’enjeux sociaux, géographiques, économiques, ou encore sociétaux, qu’il est urgent de prévenir et d’adresser.
Si la loi sur l’Adaptation de la société au vieillissement (ASV) votée il y a déjà plus de sept ans, ainsi que la loi du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l'autonomie ont posé des grands jalons et matérialisé cette ambition française de faire de la perte d’autonomie un sujet de société, l’action des pouvoirs publics manque encore de visibilité et d’effectivité, alors même que l’urgence s’accentue.
Aussi, convaincue que la perte d'autonomie n'est pas la conséquence inéluctable du vieillissement, et que l’on peut d’abord agir en prévenant la dépendance, la commission des Affaires sociales du CESE a souhaité se saisir de cette problématique afin de s'interroger sur les solutions à mettre en place.
Par cet avis, le CESE souhaite non seulement réaffirmer la place essentielle qu’occupent et qu’occuperont nos aînés au cœur de la société, mais propose également un certain nombre de recommandations de politiques publiques destinées à déployer des solutions opérationnelles à même de prévenir et accompagner la perte d'autonomie dans tous les domaines. Appuyé sur un état des lieux précis et documenté, cet avis propose 19 préconisations en ce sens, présentées autour de 6 axes, et visant à :
Le CESE recommande de mettre en œuvre des actions ciblées sur les risques liés au vieillissement, en étendant dès cette année, l’expérimentation du programme de « dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel » ICOPE à de nouveaux territoires, afin de mobiliser les acteurs locaux des soins primaires et du secteur médico-social sur le repérage et le dépistage de la perte d’autonomie et de contribuer à structurer une réponse dans le cadre d’un plan personnalisé coordonné de soins.
Le CESE recommande également d’articuler les démarches de coordination existantes, au niveau local, menées par les acteurs institutionnels, professionnels et associatifs avec une généralisation sur l’ensemble du territoire et un financement des « équipes citoyennes », et d’évaluer les effets de ces démarches sur le maintien de d’autonomie.
Le CESE recommande également d’encourager et soutenir les investisseurs immobiliers, notamment les bailleurs, dans le développement de solutions alternatives relevant de l’habitat partagé, regroupé ou inclusif pour permettre à ces structures innovantes d’accueillir un public plus large et financer dans ces structures des temps d’animation, de lien social et de prévention de la perte d’autonomie.
Enfin, le CESE propose de faire des Ehpad des « maisons médicalisées pour personnes âgées » et des lieux de vie en renforçant leurs moyens financiers et humains, via un conventionnement avec les agences régionales de santé (ARS) et les départements, en mettant en place un lieu médicalisé dédié, avec une permanence de télémédecine, en développant les animations socio-culturelles, et en les intégrant davantage dans le réseau des acteurs locaux du soin et de l’accompagnement.
Le CESE préconise également de soutenir les aidants, qui constituent des acteurs à part entière de la prévention de la perte d’autonomie, et ce en les formant, aux différents stades de l’aidance et en les associant étroitement au parcours d’autonomie mis en place pour la personne aidée, en leur donnant des outils et des clés pour mieux gérer et se préserver des difficultés au quotidien (psychoéducation), en renforçant leur information sur les dispositifs de soutien ainsi que sur les aides financières permettant de limiter le reste à charge, et en facilitant leur accès à une offre de répit adaptée et en les incluant dans les programmes de prévention de la perte d’autonomie, pour veiller sur leur santé.
Le CESE propose de faire du centre national de ressources de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) un outil de pilotage national permettant de garantir l’équité d’allocation des ressources entre les territoires, et d’évaluation de cette politique en permettant la valorisation des dispositifs qui ont fait leur preuve et leur essaimage si cela est justifié.
Cet avis est rapporté par Michel Chassang (Groupe Artisanat et Professions libérales) au nom de la Commission Affaires sociales et santé, présidée par Angéline Barth (Groupe CGT). Il a été présenté lors de l’assemblée plénière du 12 avril 2023. L’avis a été adopté à l’unanimité avec 118 voix pour.
Dans ses travaux, le CESE définit la perte d’autonomie comme une situation dans laquelle se trouve toute personne confrontée à un problème de santé qui lui impose d’être aidée pour l’accomplissement des besoins essentiels de la vie. Par l’implication croissante de proches aidants, de personnels soignants et accompagnants, ou encore par les inégalités qu’elle peut engendrer, cette problématique est donc au cœur d’enjeux sociaux, géographiques, économiques, ou encore sociétaux, qu’il est urgent de prévenir et d’adresser.
Si la loi sur l’Adaptation de la société au vieillissement (ASV) votée il y a déjà plus de sept ans, ainsi que la loi du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l'autonomie ont posé des grands jalons et matérialisé cette ambition française de faire de la perte d’autonomie un sujet de société, l’action des pouvoirs publics manque encore de visibilité et d’effectivité, alors même que l’urgence s’accentue.
Aussi, convaincue que la perte d'autonomie n'est pas la conséquence inéluctable du vieillissement, et que l’on peut d’abord agir en prévenant la dépendance, la commission des Affaires sociales du CESE a souhaité se saisir de cette problématique afin de s'interroger sur les solutions à mettre en place.
Par cet avis, le CESE souhaite non seulement réaffirmer la place essentielle qu’occupent et qu’occuperont nos aînés au cœur de la société, mais propose également un certain nombre de recommandations de politiques publiques destinées à déployer des solutions opérationnelles à même de prévenir et accompagner la perte d'autonomie dans tous les domaines. Appuyé sur un état des lieux précis et documenté, cet avis propose 19 préconisations en ce sens, présentées autour de 6 axes, et visant à :
- Reconnaitre la place des personnes âgées dans la société et les associer davantage aux choix de politique publique
- Identifier, repérer et agir plus en amont sur les facteurs de risques
Le CESE recommande de mettre en œuvre des actions ciblées sur les risques liés au vieillissement, en étendant dès cette année, l’expérimentation du programme de « dépistage multidimensionnel du déclin fonctionnel » ICOPE à de nouveaux territoires, afin de mobiliser les acteurs locaux des soins primaires et du secteur médico-social sur le repérage et le dépistage de la perte d’autonomie et de contribuer à structurer une réponse dans le cadre d’un plan personnalisé coordonné de soins.
- Consolider les démarches « d’aller vers » face aux fragilités et aux exclusions
Le CESE recommande également d’articuler les démarches de coordination existantes, au niveau local, menées par les acteurs institutionnels, professionnels et associatifs avec une généralisation sur l’ensemble du territoire et un financement des « équipes citoyennes », et d’évaluer les effets de ces démarches sur le maintien de d’autonomie.
- Mettre en place un « parcours de l’habitat »
Le CESE recommande également d’encourager et soutenir les investisseurs immobiliers, notamment les bailleurs, dans le développement de solutions alternatives relevant de l’habitat partagé, regroupé ou inclusif pour permettre à ces structures innovantes d’accueillir un public plus large et financer dans ces structures des temps d’animation, de lien social et de prévention de la perte d’autonomie.
Enfin, le CESE propose de faire des Ehpad des « maisons médicalisées pour personnes âgées » et des lieux de vie en renforçant leurs moyens financiers et humains, via un conventionnement avec les agences régionales de santé (ARS) et les départements, en mettant en place un lieu médicalisé dédié, avec une permanence de télémédecine, en développant les animations socio-culturelles, et en les intégrant davantage dans le réseau des acteurs locaux du soin et de l’accompagnement.
- Se donner les moyens : recruter dans les métiers de l’accompagnement et mieux soutenir les aidants
Le CESE préconise également de soutenir les aidants, qui constituent des acteurs à part entière de la prévention de la perte d’autonomie, et ce en les formant, aux différents stades de l’aidance et en les associant étroitement au parcours d’autonomie mis en place pour la personne aidée, en leur donnant des outils et des clés pour mieux gérer et se préserver des difficultés au quotidien (psychoéducation), en renforçant leur information sur les dispositifs de soutien ainsi que sur les aides financières permettant de limiter le reste à charge, et en facilitant leur accès à une offre de répit adaptée et en les incluant dans les programmes de prévention de la perte d’autonomie, pour veiller sur leur santé.
- Gouvernance : partir de ce qui a fait ses preuves et intégrer pleinement la prévention dans un service public territorial de l’autonomie à créer
Le CESE propose de faire du centre national de ressources de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) un outil de pilotage national permettant de garantir l’équité d’allocation des ressources entre les territoires, et d’évaluation de cette politique en permettant la valorisation des dispositifs qui ont fait leur preuve et leur essaimage si cela est justifié.
Cet avis est rapporté par Michel Chassang (Groupe Artisanat et Professions libérales) au nom de la Commission Affaires sociales et santé, présidée par Angéline Barth (Groupe CGT). Il a été présenté lors de l’assemblée plénière du 12 avril 2023. L’avis a été adopté à l’unanimité avec 118 voix pour.