Implantée dans le nord de la Haute-Savoie et couvrant le territoire du groupement hospitalier de territoire (GHT) Léman Mont-Blanc, l’équipe mobile d’hygiène (EMH) Haute-Savoie Léman intervient dans 35 établissements sanitaires et médico-sociaux, totalisant 2 936 places. Née en 2015, elle s’appuie pour cela sur un équivalent temps plein (ETP) de praticien hospitalier – soit deux praticiens hygiénistes –, et sur 2,8 ETP d’infirmiers diplômés d’État (IDE), opérés par quatre IDE. Rapidement après sa création, elle a l’idée de développer une plateforme numérique dédiée à la gestion du risque infectieux en établissement médico-social. L’initiative, désormais reprise par d’autres EMH, visait notamment à répondre au manque de moyens et aux difficultés de déplacements sur ce territoire montagneux.
« Nous demeurons cependant une équipe mobile. Cette plateforme ne se substitue pas à nos déplacements, mais vient en complément de nos actions sur sites », a insisté le Dr Julie Racaud, pharmacienne hygiéniste au sein des hôpitaux du Pays du Mont-Blanc et de l’EMH Haute-Savoie Léman, lors de la journée nationale EMH organisée à Paris le 11 octobre. Mettant à profit cette première rencontre organisée par la mission PRIMO, elle a notamment présenté la plateforme et ses nombreuses applications, en se focalisant principalement sur les deux services historiques que sont la base documentaire et l’alerte épidémique. « Suite à l’appel à projets pour la création de l’EMH et aux difficultés de recrutement, un budget équivalent à 0,5 ETP de praticien hospitalier était encore disponible. Après accord de l’ARS, ces financements ont été redirigés vers ce projet », a-t-elle raconté.
« Nous demeurons cependant une équipe mobile. Cette plateforme ne se substitue pas à nos déplacements, mais vient en complément de nos actions sur sites », a insisté le Dr Julie Racaud, pharmacienne hygiéniste au sein des hôpitaux du Pays du Mont-Blanc et de l’EMH Haute-Savoie Léman, lors de la journée nationale EMH organisée à Paris le 11 octobre. Mettant à profit cette première rencontre organisée par la mission PRIMO, elle a notamment présenté la plateforme et ses nombreuses applications, en se focalisant principalement sur les deux services historiques que sont la base documentaire et l’alerte épidémique. « Suite à l’appel à projets pour la création de l’EMH et aux difficultés de recrutement, un budget équivalent à 0,5 ETP de praticien hospitalier était encore disponible. Après accord de l’ARS, ces financements ont été redirigés vers ce projet », a-t-elle raconté.
Une fonction d’alerte…
Développée et testée tout au long de l’année 2016, la plateforme a été déployée sur le terrain en janvier 2017 et est depuis disponible pour tous les professionnels du secteur, par ordinateur, tablette ou smartphone. Muni de son identifiant et mot de passe, l’utilisateur accède d’abord à une page d’accueil concentrant toutes les fonctionnalités offertes par la solution, et notamment l’alerte épidémique. Ce dispositif, présenté sous la forme d’un « bouton » sur lequel il suffit de cliquer, peut être actionné par tout établissement confronté à une situation épidémique, qu’il s’agisse d'infections respiratoires aigües (IRA), de gastro-entérites aigües (GEA), d’une suspicion d’infection associée aux soins ou de l’isolement d’un germe multirésistant. Son objectif ? Augmenter la réactivité des équipes qui, plutôt que de prévenir l’EMH par téléphone aux horaires d’ouverture du service, peuvent bénéficier de conseils sur les premières mesures à mettre en place, quels que soient l’heure et le jour. « L’EMH reçoit naturellement un message notifiant l'alerte de l'établissement », a indiqué Julie Racaud, précisant que les membres de l’équipe mobile pouvaient ainsi disposer d’un tableau récapitulatif des dernières alertes et tenir un journal de bord quotidien.
… et une base documentaire
Si cette centralisation de l’information représente l’un des principaux atouts de la plateforme, l’outil propose également une large base documentaire, constituée et qualifiée par l’EMH. Véritable bibliothèque partagée, elle se décline en plusieurs thématiques telles que l’hygiène des soins, la prévention et la gestion d’une épidémie, la qualité, la gestion du risque infectieux, l'entretien de l'environnement et celui effectué dans le cadre des prestations d'hôtellerie, la mise en place d’un correspondant en hygiène… Ces informations structurées et régulièrement mises à jour sont complétées par un certain nombre de documents utiles, comme le DARI (Document d'Analyse du Risque Infectieux). Allant encore plus loin en matière de partage d’informations, la plateforme permet également d’afficher des messages temporaires, d’organiser des formations en e-learning, de réaliser des enquêtes en ligne ou encore de mettre en place des visioconférences, une fonction « très utilisée lors de la crise sanitaire », a indiqué Julie Racaud en soulignant l’aspect évolutif et la « facilité d’accès » aux différents outils offerts par la plateforme. Mais la solution a aussi ses limites, notamment en ce qui concerne le turnover important au sein des EHPAD, imposant de fait des sessions de sensibilisation régulières à l’utilisation de l’informatique. « Une autre limite réside dans l’accès parfois difficile de certains métiers, comme les aides-soignants, à un poste informatique », a également précisé le Dr Racaud, en évoquant aussi la nécessité de disposer de suffisamment de temps informaticien pour développer davantage la plateforme.
Une idée déjà reprise par d’autres EMH
Car l’EMH et les établissements du nord de la Haute-Savoie comptent bien faire encore évoluer le dispositif, et notamment la fonction d’alerte pour se diriger vers un système simplifié plus exhaustif et doté d’un module d’échange, tel qu’un chat ou un service de messagerie. « Ce projet a été retardé, eu égard à la situation sanitaire et aux problématiques de ressources humaines. Mais il est désormais en cours », a-t-elle annoncé. Et c’est loin d’être la seule évolution attendue : les membres de l’EMH souhaiteraient également développer les formations en e-learning et mettre en place des indicateurs permettant de suivre l’utilisation de la plateforme qui devrait, à l’avenir, s’ouvrir davantage au secteur du handicap. « Grâce à ces indicateurs, nous pourrions disposer de données chiffrées pour mettre en avant l’impact de nos actions auprès des décideurs et chefs d’établissements », a poursuivi Julie Racaud. L’initiative connaît pourtant déjà un réel succès et d’autres équipes, dont les EMH de Montélimar et de Valence ainsi que le CPias Occitanie, ont déjà adopté la plateforme ou sont en train de s’équiper de cette solution numérique en plein essor.
Article publié dans le numéro d'octobre d'Ehpadia à consulter ici
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