Consacrée à « La vie bonne », la 2ème édition des Estivales de Partage et Vie s’est penchée sur la notion du bien vivre et, plus largement, sur l’aménagement de l’accompagnement en EHPAD. Afin d’offrir une approche individuelle, le Pr Claude Jeandel, conseiller médical auprès de la Fondation Partage et Vie, a ainsi recommandé de « cartographier » la personne, c’est-à-dire de « procéder à son récit » de vie, de « faire un diagnostic de capabilité », « d’identifier le rythme veille-sommeil », « d’identifier les déficiences sensorielles »… mais aussi d’agir sur son milieu, en utilisant si besoin « des méthodes non-médicamenteuses telles que Montessori ou la médiation animale ».
En plein développement au sein des établissements de la Fondation, la méthode Montessori permet, pour Jean-Yves Dayt, directeur multisite des EHPAD L’Archipel et Les Dames Blanches en Seine-Maritime et utilisateur de la méthode, « d’identifier les personnes, leurs idées, leur histoire » et ainsi de leur « trouver un ”truc” », une activité qu’elles aiment et savent faire. Ce peut être la cuisine, les soins des animaux, la couture, la mise de la table, la distribution du courrier…. Les résidents bénéficient dès lors « d’un nouveau rôle social », qu’ils semblent apprécier.
En plein développement au sein des établissements de la Fondation, la méthode Montessori permet, pour Jean-Yves Dayt, directeur multisite des EHPAD L’Archipel et Les Dames Blanches en Seine-Maritime et utilisateur de la méthode, « d’identifier les personnes, leurs idées, leur histoire » et ainsi de leur « trouver un ”truc” », une activité qu’elles aiment et savent faire. Ce peut être la cuisine, les soins des animaux, la couture, la mise de la table, la distribution du courrier…. Les résidents bénéficient dès lors « d’un nouveau rôle social », qu’ils semblent apprécier.
De l’évolution de l’aménagement…
Pour aller plus loin, un groupe de travail de la Fondation s’est également intéressé à la question de « La vie bonne » et ses implications concrètes. Il a ainsi défini une série de quatre actions phares, qui font « de l’admission en EHPAD un emménagement dans un nouveau chez soi », voient le rôle du soignant évoluer vers celui de « coach », et portent sur « la facilitation de la vie sociale et la démédicalisation apparente », comme l’a expliqué Anne-Laure Dubois, directrice multisite des EHPAD Bon Rencontre, L’Arc-en-Ciel et Le Moulin, dans l’Isère.
Première de ces mesures, l’emménagement dans « un nouveau chez soi » prévoit l’aménagement des logements en hameaux, des unités plus petites et donc plus conviviales, mais aussi la possibilité de ramener son mobilier – « choisi par la personne » –, excepté en ce qui concerne le lit médicalisé « qui ne doit pas forcément être au centre de la pièce ni même visible du couloir », a tenu à préciser le Dr Christine Passerat, médecin consultante.
Concernant l’aménagement de l’espace, ces deux professionnelles ont également insisté sur la nécessité de développer des lieux facilitant la vie sociale, comme des salons d’étages. Elles recommandent également une « démédicalisation apparente » des établissements avec, pourquoi pas, la création de maisons médicales des vulnérabilités ouvertes aux résidents, aux habitants et aux aidants.
Première de ces mesures, l’emménagement dans « un nouveau chez soi » prévoit l’aménagement des logements en hameaux, des unités plus petites et donc plus conviviales, mais aussi la possibilité de ramener son mobilier – « choisi par la personne » –, excepté en ce qui concerne le lit médicalisé « qui ne doit pas forcément être au centre de la pièce ni même visible du couloir », a tenu à préciser le Dr Christine Passerat, médecin consultante.
Concernant l’aménagement de l’espace, ces deux professionnelles ont également insisté sur la nécessité de développer des lieux facilitant la vie sociale, comme des salons d’étages. Elles recommandent également une « démédicalisation apparente » des établissements avec, pourquoi pas, la création de maisons médicales des vulnérabilités ouvertes aux résidents, aux habitants et aux aidants.
... à celle du rôle du soignant
Intégrés à la démarche, les soignants, doivent, pour le Dr Christine Passerat, « être des coach » pour ”faire faire” aux résidents et « ne surtout pas faire à leur place ». « Mieux vaut une toilette imparfaite effectuée en autonomie et accompagnée que réalisée à la place » de la personne âgée, a insisté le médecin, qui recommande donc de « changer le regard des managers et des soignants ». « Nous avons, par exemple, expérimenté l’ouverture régulière de la porte dans notre établissement de Tullins », a raconté Anne-Laure Dubois constatant, par là même « une baisse des dysfonctionnements » et « pas de sorties intempestives ».
Vers une loi « pour les générations solidaires » ?
« Toutes ces idées, il faut maintenant aller plus loin, les faire valider, vérifier qu’il n’y a pas d’erreur, et faire de la recherche pour diffuser les résultats », a conseillé pour sa part le Pr Yves Agid, neurologue, professeur des universités, spécialiste des maladies neurodégénératives et fondateur de l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière. Nul doute que l’implication des équipes scientifiques et techniques sera ici utile pour porter cette démarche, qui pourrait bénéficier d’une prochaine loi Grand Âge et Autonomie, récemment rebaptisée « loi pour les générations solidaires ». « La société est confrontée au vieillissement massif de la population et à une augmentation de la dépendance […] On ne peut pas faire comme si toutes ces personnes étaient des jeunes adultes », a ainsi alerté le philosophe Roger-Pol Droit en introduction des débats.
Placés au centre de l’actualité de ces derniers mois, les EHPAD sont pourtant de plus en plus confrontés à ce que certains appellent de « l’EHPAD bashing ». Or, comme l’a rappelé Agnès Firmin-Le Bodo, députée de Seine-Maritime, « nous aurons toujours besoin des EHPAD, tout le monde ne pourra pas rester chez soi ». « L’EHPAD ne peut concurrencer le rêve d’un domicile harmonieux avec les enfants et les petits-enfants », a toutefois indiqué Dominique Monneron, directeur général de la Fondation Partage et Vie. « Notre raison d’être est d’accompagner, d’aider, pas de faire à la place. Les résidents doivent pouvoir choisir quand ils se lavent, ouvrent les rideaux, voient leurs proches… […] L’EHPAD offre une vie qui n’est pas totalement sécurisée. On doit l’accepter tout autant que ce doit être acceptable ».
- À lire aussi, notre article Partage et Vie lance une grande réflexion autour de « La vie bonne ».
- Le replay des Estivales de Partage et Vie est disponible sur la chaîne Youtube de la fondation.
Placés au centre de l’actualité de ces derniers mois, les EHPAD sont pourtant de plus en plus confrontés à ce que certains appellent de « l’EHPAD bashing ». Or, comme l’a rappelé Agnès Firmin-Le Bodo, députée de Seine-Maritime, « nous aurons toujours besoin des EHPAD, tout le monde ne pourra pas rester chez soi ». « L’EHPAD ne peut concurrencer le rêve d’un domicile harmonieux avec les enfants et les petits-enfants », a toutefois indiqué Dominique Monneron, directeur général de la Fondation Partage et Vie. « Notre raison d’être est d’accompagner, d’aider, pas de faire à la place. Les résidents doivent pouvoir choisir quand ils se lavent, ouvrent les rideaux, voient leurs proches… […] L’EHPAD offre une vie qui n’est pas totalement sécurisée. On doit l’accepter tout autant que ce doit être acceptable ».
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