Dossier usager informatisé, télémédecine, mais aussi partage de photos, appels vidéos, créations de réseaux sociaux internes… Le nombre d’applications liées à l’arrivée du numérique dans le secteur médico-social est grand et ne cesse de croître. Un mouvement encore amplifié par la crise sanitaire, qui a vu nombre d’établissements recevoir des tablettes et smartphones pour mieux faire face à cette période difficile. Si le confinement n’est plus d’actualité, il n’en est pas moins resté une prise de conscience élargie sur les apports de la digitalisation appliquée aux structures médico-sociales, et plus particulièrement aux EHPAD. Corollaire de cette dynamique, la liste des services connectés ambitionnant d’améliorer le quotidien des personnes âgées et des professionnels est chaque jour plus longue.
En 2018, un premier EHPAD connecté en Anjou
Mais cette tendance récente puise ses racines dans une réflexion engagée depuis déjà plusieurs années auprès des acteurs du monde médico-social. Certains se sont d’ailleurs positionnés comme de véritables précurseurs en la matière. Géré par la Mutualité Française Anjou-Mayenne, l’EHPAD Les Noisetiers d’Angers, par exemple, s’est targué dès 2018 d’être « le premier en France à proposer 90 chambres entièrement connectées ». Mettant à profit la restructuration de ses locaux, l’établissement avait multiplié les installations technologiques, permettant notamment à ses résidents de gérer leur environnement direct – lumière, volets – à partir de leur lit.
En parallèle, des systèmes de déclenchement automatique de l’éclairage, des bracelets connectés générant des alertes et contrôlant l’ouverture des portes des chambres, et des smartphones facilitant l’échange d’informations avaient également été déployés à destination des résidents et des équipes. « La connectivité favorise l’autonomie et facilite les conditions de vie du personnel », avait résumé Nadine Martineau, directrice de l’hébergement et des soins à la mutualité française Anjou-Mayenne, lors de l’inauguration de cet EHPAD de nouvelle génération.
Un virage rapidement pris par le secteur privé lucratif
Mais l’EHPAD Les Noisetiers n’est pas le seul établissement à avoir fait le choix d’une digitalisation à grande échelle. Toujours en 2018, le groupe privé Korian s’était lui aussi saisi de cette dynamique en lançant Korian Solutions, une agence digitale interne visant, notamment, à intégrer les technologies IoT (Internet of Things, ou Internet des objets) aux objets du quotidien, les transformant dès lors en dispositifs « intelligents ». Le premier à avoir sauté le pas est l’EHPAD Korian Castel Voltaire, situé à Châtillon dans les Hauts-de-Seine. Ouvrant officiellement ses portes le 14 janvier 2019, il faisait alors office d’établissement pilote pour le groupe en matière de nouvelles technologies. Sécurité, sociabilité, domotique… le numérique n’a plus quitté la résidence.
Les espaces communs accueillent ainsi un piano acoustique capable de jouer des partitions en autonomie, mais aussi un vaste écran immersif invitant les résidents au voyage. Celui-ci mérite d’ailleurs le détour : résultant de l’affichage simultané de plusieurs projecteurs haute définition, il donne l’illusion « d’une fenêtre ouverte sur le monde », comme le décrit le groupe. Les zones privatives de l’établissement ne sont pas en reste, avec plusieurs services numériques spécifiquement pensés pour les résidents. Box multiservices, serrures automatiques à cartes, gestion des volets, de la température et de la lumière par télécommande ou à la voix… La liste est longue lorsqu’il s’agit de recenser les installations visant à adapter la chambre aux besoins de la vie quotidienne. La télévision, par exemple, permet également d’avoir accès aux menus et au planning des animations, des informations aussi accessibles via une application téléchargeable sur tablette.
Les espaces communs accueillent ainsi un piano acoustique capable de jouer des partitions en autonomie, mais aussi un vaste écran immersif invitant les résidents au voyage. Celui-ci mérite d’ailleurs le détour : résultant de l’affichage simultané de plusieurs projecteurs haute définition, il donne l’illusion « d’une fenêtre ouverte sur le monde », comme le décrit le groupe. Les zones privatives de l’établissement ne sont pas en reste, avec plusieurs services numériques spécifiquement pensés pour les résidents. Box multiservices, serrures automatiques à cartes, gestion des volets, de la température et de la lumière par télécommande ou à la voix… La liste est longue lorsqu’il s’agit de recenser les installations visant à adapter la chambre aux besoins de la vie quotidienne. La télévision, par exemple, permet également d’avoir accès aux menus et au planning des animations, des informations aussi accessibles via une application téléchargeable sur tablette.
Les nouvelles technologies à l’ère post-Covid
Ces applications et équipements mis au service des résidents séduisent et continuent de se faire une place dans les EHPAD français. Récemment, c’est par exemple l’EHPAD associatif La Roseraie de Gesté, implanté à Beaupréau-en-Mauges dans le Maine-et-Loire, qui a opté pour les technologies domotiques. « L’idée nous est venue simplement. L’une de nos résidentes avait toutes ses capacités cognitives mais, vieillissante, n’a un jour pas pu se lever pour appuyer sur le bouton de la lumière. Nous l’avons retrouvée dans la pénombre alors qu’elle aurait pu allumer, si elle avait eu accès à une enceinte de contrôle vocal », avait raconté en novembre dernier Christophe Gillard, directeur de l’EHPAD, aux journalistes de Ouest France.
À l’occasion de sa restructuration, l’établissement a donc choisi d’intégrer des outils connectés à destination de ses personnels et de ses 70 résidents. Pour ces derniers, un assistant vocal est d’ailleurs présent dans chaque chambre sous la forme d’une enceinte connectée, afin qu’ils puissent commander tout un panel de dispositifs à la voix, depuis les volets roulants et la lumière jusqu’à la télévision, la radio et le réveil, en passant par le téléphone et le système d’appels soignants. Plus autonome, le résident est donc plus à l’aise au quotidien, mais il sollicite aussi moins les équipes de l’EHPAD. L’établissement compte d’ailleurs sur ces aides technologiques pour fidéliser ses personnels et être plus attractif auprès des professionnels du grand âge. Autres bénéfices attendus, et non des moindres, des économies à hauteur de 15 % sur les consommations énergétiques, à mettre en lien avec une gestion plus fine des besoins en chauffage, lumière et électricité.
Car cette révolution digitale ne se limite pas uniquement à des gains de confort pour les résidents. Tous les aspects d’une structure sont potentiellement touchés par une connectivité accrue du monde médico-social, comme le reconnaissaient dès 2017 la FEHAP et le SYNTEC : « L’introduction du numérique dans le parcours ne constitue pas tant une révolution technologique qu’une révolution organisationnelle ». Un constat – et un appel – plus que jamais d’actualité, à une époque marquée par une attractivité moindre des métiers du grand âge, une pénibilité professionnelle difficilement acceptable, une ouverture devenue nécessaire vers les autres acteurs du parcours de vie, et de nombreuses attentes autour de la fluidification des échanges de données. Aujourd’hui plus que jamais, la technologie, et en particulier les outils numériques, sont incontournables pour relever ces défis de front.
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici
À l’occasion de sa restructuration, l’établissement a donc choisi d’intégrer des outils connectés à destination de ses personnels et de ses 70 résidents. Pour ces derniers, un assistant vocal est d’ailleurs présent dans chaque chambre sous la forme d’une enceinte connectée, afin qu’ils puissent commander tout un panel de dispositifs à la voix, depuis les volets roulants et la lumière jusqu’à la télévision, la radio et le réveil, en passant par le téléphone et le système d’appels soignants. Plus autonome, le résident est donc plus à l’aise au quotidien, mais il sollicite aussi moins les équipes de l’EHPAD. L’établissement compte d’ailleurs sur ces aides technologiques pour fidéliser ses personnels et être plus attractif auprès des professionnels du grand âge. Autres bénéfices attendus, et non des moindres, des économies à hauteur de 15 % sur les consommations énergétiques, à mettre en lien avec une gestion plus fine des besoins en chauffage, lumière et électricité.
Car cette révolution digitale ne se limite pas uniquement à des gains de confort pour les résidents. Tous les aspects d’une structure sont potentiellement touchés par une connectivité accrue du monde médico-social, comme le reconnaissaient dès 2017 la FEHAP et le SYNTEC : « L’introduction du numérique dans le parcours ne constitue pas tant une révolution technologique qu’une révolution organisationnelle ». Un constat – et un appel – plus que jamais d’actualité, à une époque marquée par une attractivité moindre des métiers du grand âge, une pénibilité professionnelle difficilement acceptable, une ouverture devenue nécessaire vers les autres acteurs du parcours de vie, et de nombreuses attentes autour de la fluidification des échanges de données. Aujourd’hui plus que jamais, la technologie, et en particulier les outils numériques, sont incontournables pour relever ces défis de front.
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici