Ces six « Rendez-vous de la recherche sur l’autonomie » sont organisés en lien avec les instituts de recherche partenaires de la CNSA : l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES), la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie ou l’Institut des politiques publiques. Ils seront animés par Pearl Morey, cheffe de projets Recherche à la CNSA.
- Mardi 12 mars, 13h-14h : « L’appariement sous contrainte : comment sont attribuées les places en établissements médico-sociaux pour personnes en situation de handicap ? ». Présentation : Estelle Aragona, doctrice en sciences politiques de l’Université de Picardie Jules-Verne et ingénieure de recherche sur le projet TACT - Traitement des alertes de maltraitance en coopération sur les territoires, à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Lien pour vous connecter au webinaire
- Mardi 30 avril, 13h-14h : « Parler de la fin de vie et de la mort avec les personnes en perte d’autonomie ou en situation de handicap : que dit la littérature ? ». Présentation : Sabine Jobez, doctorante en philosophie des sciences à l’Université Bourgogne Franche-Comté et chargée de mission à la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie. Lien pour vous connecter au webinaire
- Mardi 14 mai, 13h-14h : « Handicaps moteurs et cognitifs : des disparités territoriales existent-elles en fonction de la nature des limitations ? » . Présentation : Maude Espagnacq, maitresse de recherche à l’IRDES. Lien pour vous connecter au webinaire
- Mardi 25 juin, 13h-14h : « L’ouverture de droits à des aides techniques au titre de la prestation de compensation du handicap (PCH) : quels facilitateurs et quels obstacles ? ». Présentation : Hafsa Nafia, chargée de recherche à l’IRDES. Lien pour vous connecter au webinaire
- Mardi 8 octobre, 13h-14h : « Qualité de l’accompagnement en EHPAD : quelle relation au prix ? ». Présentation : Anne Penneau, doctrice en sciences économiques de l’Université Paris Dauphine et chargée de recherche à l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé
- Mardi 12 novembre, 13h-14h : « Contraintes et marges de manœuvre dans la mise en œuvre de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) : quelles disparités entre les départements ? ». Présentation : Camille Auxepaules, économiste à l’Institut des politiques publiques
Webinaire du 12 mars : L’appariement sous contrainte : comment sont attribuées les places en établissements médico-sociaux pour personnes en situation de handicap ?
La thèse d’Estelle Aragona « À la recherche de l’admission » (2022) propose d’ouvrir la boîte noire de l’admission à travers l’analyse des instruments d’appariement qui sont des intermédiaires à la mise en relation des personnes en situation de handicap et des accompagnements en établissements médico-sociaux. La commission des situations critiques, le plan d’accompagnement global ou encore les outils de gestion des listes d’attente comme ViaTrajectoire composent cet ensemble d’instruments, dont les origines et les usages apportent un éclairage particulier sur les relations entre les autorités publiques locales, nationales et les établissements.
D’abord, ces instruments d’appariement qui reposent sur un raisonnement par la pénurie et par l’individualisation des solutions, demandent aux établissements ainsi qu’aux autorités publiques locales d’harmoniser leurs pratiques d’orientation et d’admission, et d’en rendre compte au niveau national de manière plus ou moins directe. Cependant, les marges de manœuvre des administrations locales et des acteurs associatifs restent importantes, et les instruments, en tant que moyens de contrôle à distance, se heurtent aux héritages locaux du champ du handicap. Ensuite, l’analyse des usages des instruments démontre que l’admission dépend plus des négociations entre acteurs que des situations individuelles des personnes en situation de handicap en attente de l’accompagnement notifié. En effet, les logiques de priorisation liées au manque de places s’appuient sur les interconnaissances des acteurs et sur les ressources individuelles des personnes en situation de handicap (connaissance du fonctionnement de la MDPH, intermédiaire associatif mettant en avant une situation, mobilisation médiatique, etc.). En cela, l’admission relève peu du choix pouvant être exprimé par les usagers. De plus, les logiques de tri de certains instruments d’appariement censés proposer des solutions individualisées participent à reproduire les inégalités d’accès aux établissements déjà existantes.
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