Dans quel contexte ce dispositif mobile d’hygiène (DMH) a-t-il vu le jour ?
Marie-France Barreau : Tout commence en 2018, suite à un appel à projets de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, qui proposait justement de financer l’expérimentation d’un DMH en EHPAD afin d’y promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène hospitalière et proposer un appui dans la maîtrise du risque infectieux. Le CH de Niort s’est aussitôt porté volontaire. Il faut dire que nous disposions déjà d’une certaine expérience en la matière : en 2012, un dispositif semblable avait été mis en œuvre à l’initiative de notre pharmacien hygiéniste, le Dr Catherine Chubilleau, et du directeur adjoint en charge des personnes âgées de l’époque. Il s’appuyait cependant exclusivement sur un praticien hygiéniste, et n’avait pas pu être pérennisé par manque d’effectifs. Le nouveau DMH repose, lui, sur 0,2 ETP (équivalent temps plein) praticien, et sur une infirmière diplômée d’État (IDE) hygiéniste à temps plein – ce qui permet somme toute de mieux répondre aux besoins des EHPAD.
Anne-Laure Avenard : Le DMH a donc été mis en place en mai 2019. En tant que cadre de santé hygiéniste, je suis adossée au service d’hygiène du CH de Niort et dispose donc de ses ressources logistiques, techniques et documentaires, tout en m’appuyant sur les compétences de son Équipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH). L’adossement du DMH sur une EOH représentait d’ailleurs un prérequis de l’ARS. Dès le départ, 10 EHPAD – soit environ 930 places – répartis sur 11 sites et appartenant, pour l’essentiel, au Groupement de Coopération Social et Médico-Social, ont rejoint le dispositif, s’engageant à travers la signature d’une convention. Celle-ci les a incités à nommer par exemple un ou plusieurs référents formés à l’hygiène hospitalière, qui seront le relais du DMH pour la gestion quotidienne du risque infectieux. Depuis, 8 autres EHPAD ont adhéré au dispositif, ce qui représente au total aujourd’hui 1 523 places. Cet élargissement avait toutefois été prévu par l’ARS, qui avait calibré le DMH de manière à couvrir entre 15 et 20 établissements.
En quoi consistent vos interventions dans le cadre du DMH ?
Anne-Laure Avenard : Nous avons commencé par réaliser des auto-évaluations du risque infectieux avec l’outil du Groupe d’évaluation des pratiques en hygiène hospitalière (GREPHH), ce qui nous a d’ailleurs permis de rencontrer les professionnels des EHPAD, de visiter les locaux, et surtout d’élaborer des plans d’action en fonction des besoins identifiés : formation aux précautions standard ou à l’hygiène des mains, formalisation des protocoles de soins, etc. Cet état des lieux initial a en outre servi de support à la réalisation du Document d’Analyse du Risque Infectieux (DARI). Mais les établissements participant au DMH peuvent également nous solliciter pour des problématiques particulières, par exemple pour réaliser un audit autour du circuit du linge. Nous organisons aussi des groupes de travail inter-EHPAD afin de former les professionnels sur des thématiques ancrées dans leur quotidien, comme l’entretien des locaux, un des piliers des précautions standard qui permet de maîtriser le risque infectieux.
Marie-France Barreau : Tout commence en 2018, suite à un appel à projets de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, qui proposait justement de financer l’expérimentation d’un DMH en EHPAD afin d’y promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène hospitalière et proposer un appui dans la maîtrise du risque infectieux. Le CH de Niort s’est aussitôt porté volontaire. Il faut dire que nous disposions déjà d’une certaine expérience en la matière : en 2012, un dispositif semblable avait été mis en œuvre à l’initiative de notre pharmacien hygiéniste, le Dr Catherine Chubilleau, et du directeur adjoint en charge des personnes âgées de l’époque. Il s’appuyait cependant exclusivement sur un praticien hygiéniste, et n’avait pas pu être pérennisé par manque d’effectifs. Le nouveau DMH repose, lui, sur 0,2 ETP (équivalent temps plein) praticien, et sur une infirmière diplômée d’État (IDE) hygiéniste à temps plein – ce qui permet somme toute de mieux répondre aux besoins des EHPAD.
Anne-Laure Avenard : Le DMH a donc été mis en place en mai 2019. En tant que cadre de santé hygiéniste, je suis adossée au service d’hygiène du CH de Niort et dispose donc de ses ressources logistiques, techniques et documentaires, tout en m’appuyant sur les compétences de son Équipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH). L’adossement du DMH sur une EOH représentait d’ailleurs un prérequis de l’ARS. Dès le départ, 10 EHPAD – soit environ 930 places – répartis sur 11 sites et appartenant, pour l’essentiel, au Groupement de Coopération Social et Médico-Social, ont rejoint le dispositif, s’engageant à travers la signature d’une convention. Celle-ci les a incités à nommer par exemple un ou plusieurs référents formés à l’hygiène hospitalière, qui seront le relais du DMH pour la gestion quotidienne du risque infectieux. Depuis, 8 autres EHPAD ont adhéré au dispositif, ce qui représente au total aujourd’hui 1 523 places. Cet élargissement avait toutefois été prévu par l’ARS, qui avait calibré le DMH de manière à couvrir entre 15 et 20 établissements.
En quoi consistent vos interventions dans le cadre du DMH ?
Anne-Laure Avenard : Nous avons commencé par réaliser des auto-évaluations du risque infectieux avec l’outil du Groupe d’évaluation des pratiques en hygiène hospitalière (GREPHH), ce qui nous a d’ailleurs permis de rencontrer les professionnels des EHPAD, de visiter les locaux, et surtout d’élaborer des plans d’action en fonction des besoins identifiés : formation aux précautions standard ou à l’hygiène des mains, formalisation des protocoles de soins, etc. Cet état des lieux initial a en outre servi de support à la réalisation du Document d’Analyse du Risque Infectieux (DARI). Mais les établissements participant au DMH peuvent également nous solliciter pour des problématiques particulières, par exemple pour réaliser un audit autour du circuit du linge. Nous organisons aussi des groupes de travail inter-EHPAD afin de former les professionnels sur des thématiques ancrées dans leur quotidien, comme l’entretien des locaux, un des piliers des précautions standard qui permet de maîtriser le risque infectieux.
Puis est survenue la crise Covid…
Marie-France Barreau : Notre DMH a alors été très sollicité, aussi bien par les établissements conventionnés que par ceux avec lesquels il ne travaillait pas. Mais cet accroissement de l’activité n’a pas été le seul retentissement de la crise sanitaire… Le dispositif a, en effet, été pensé pour effectuer un travail de fond autour de la prévention du risque infectieux. Il a donc dû se recentrer sur la gestion au jour le jour d’une situation sanitaire exceptionnelle, ce qui est très différent.
Où en est le dispositif aujourd’hui ?
Anne-Laure Avenard : Malgré la pandémie qui a considérablement perturbé les EHPAD, nous poursuivons nos interventions au sein des EHPAD conventionnés. Les outils développés par le CPias Nouvelle-Aquitaine représentent d’ailleurs ici une ressource précieuse. Nous avons également pu organiser différentes rencontres avec les 6 autres dispositifs similaires mis en place dans la région Nouvelle-Aquitaine, afin d’échanger sur nos expériences et partager des bonnes pratiques. Je salue à ce titre ici le travail effectué par Christophe Gautier, du Pôle actions territoriales et appui du CPias, par Sophie Bardey, du Pôle qualité et sécurité des soins et des accompagnements de l’ARS, et par le Dr Matthieu Méchain, du Pôle veille et sécurité sanitaire de l’ARS, qui coordonnent ces différents dispositifs.
Marie-France Barreau : En septembre 2021, l’ARS a fait le bilan des actions menées par les DMH et pourrait poursuivre les financements afin de les pérenniser au-delà de la seule expérimentation. L’Agence a en outre lancé un nouvel appel à projets en 2020 pour étendre l’initiative aux autres EHPAD du département : notre DMH couvre aujourd’hui 19 sites, sur les 70 que compte notre territoire. Or, tous sont demandeurs d’un accompagnement sur les enjeux relatifs à l’hygiène hospitalière, comme l’a clairement démontré la crise Covid. Il faudrait donc augmenter les moyens humains. Le CH de Niort a ainsi présenté un projet commun avec le CH Nord Deux-Sèvres, pour nous répartir les établissements entre le nord et le sud du département et pouvoir justement répondre à toutes les demandes.
Le mot de la fin ?
Anne-Laure Avenard : Je tiens à remercier les EHPAD participant au dispositif : il n’est pas facile de s’ouvrir à une personne extérieure à l’établissement, pour qu’elle vienne évaluer nos pratiques. Leurs équipes nous ont toujours réservé un bon accueil, et plusieurs professionnels participent aujourd’hui à nos groupes de travail. Des liens sont maintenant tissés entre le DMH et les EHPAD adhérents : en cas d’épidémie par exemple, les EHPAD sont de plus en plus nombreux à nous le signaler, en plus des signalements effectués auprès de l’ARS. C’est là une réelle reconnaissance de notre travail.
Marie-France Barreau : Une bonne dynamique est engagée. L’accompagnement par le DMH semble répondre à un besoin des directions, de l’encadrement et des équipes soignantes au bénéfice des résidents.
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici
Marie-France Barreau : Notre DMH a alors été très sollicité, aussi bien par les établissements conventionnés que par ceux avec lesquels il ne travaillait pas. Mais cet accroissement de l’activité n’a pas été le seul retentissement de la crise sanitaire… Le dispositif a, en effet, été pensé pour effectuer un travail de fond autour de la prévention du risque infectieux. Il a donc dû se recentrer sur la gestion au jour le jour d’une situation sanitaire exceptionnelle, ce qui est très différent.
Où en est le dispositif aujourd’hui ?
Anne-Laure Avenard : Malgré la pandémie qui a considérablement perturbé les EHPAD, nous poursuivons nos interventions au sein des EHPAD conventionnés. Les outils développés par le CPias Nouvelle-Aquitaine représentent d’ailleurs ici une ressource précieuse. Nous avons également pu organiser différentes rencontres avec les 6 autres dispositifs similaires mis en place dans la région Nouvelle-Aquitaine, afin d’échanger sur nos expériences et partager des bonnes pratiques. Je salue à ce titre ici le travail effectué par Christophe Gautier, du Pôle actions territoriales et appui du CPias, par Sophie Bardey, du Pôle qualité et sécurité des soins et des accompagnements de l’ARS, et par le Dr Matthieu Méchain, du Pôle veille et sécurité sanitaire de l’ARS, qui coordonnent ces différents dispositifs.
Marie-France Barreau : En septembre 2021, l’ARS a fait le bilan des actions menées par les DMH et pourrait poursuivre les financements afin de les pérenniser au-delà de la seule expérimentation. L’Agence a en outre lancé un nouvel appel à projets en 2020 pour étendre l’initiative aux autres EHPAD du département : notre DMH couvre aujourd’hui 19 sites, sur les 70 que compte notre territoire. Or, tous sont demandeurs d’un accompagnement sur les enjeux relatifs à l’hygiène hospitalière, comme l’a clairement démontré la crise Covid. Il faudrait donc augmenter les moyens humains. Le CH de Niort a ainsi présenté un projet commun avec le CH Nord Deux-Sèvres, pour nous répartir les établissements entre le nord et le sud du département et pouvoir justement répondre à toutes les demandes.
Le mot de la fin ?
Anne-Laure Avenard : Je tiens à remercier les EHPAD participant au dispositif : il n’est pas facile de s’ouvrir à une personne extérieure à l’établissement, pour qu’elle vienne évaluer nos pratiques. Leurs équipes nous ont toujours réservé un bon accueil, et plusieurs professionnels participent aujourd’hui à nos groupes de travail. Des liens sont maintenant tissés entre le DMH et les EHPAD adhérents : en cas d’épidémie par exemple, les EHPAD sont de plus en plus nombreux à nous le signaler, en plus des signalements effectués auprès de l’ARS. C’est là une réelle reconnaissance de notre travail.
Marie-France Barreau : Une bonne dynamique est engagée. L’accompagnement par le DMH semble répondre à un besoin des directions, de l’encadrement et des équipes soignantes au bénéfice des résidents.
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici