Comment est née l’idée de ce rapprochement ?
Françoise Tenenbaum : Il faut savoir que les neuf gérontopôles actuels se sont tous constitués de manière autonome et avec des spécificités qui leur sont propres. Alors que certains ont le statut d’associations, d’autres prennent la forme de GIP ou même de services hospitaliers, à l’image du Gérontopôle du CHU de Toulouse initié par le Pr Bruno Vellas. Tous ont néanmoins en commun de représenter l’écosystème du vieillissement dans leur région et de rassembler l’ensemble des acteurs qui gravitent autour de la question du bien-vieillir sur un même territoire – professionnels du soin et du médico-social, instances régionales, chercheurs, Silver Économie, et bien évidemment usagers. L’idée d’une fédération a émergé en février 2022, au moment de la rédaction du cahier des charges auquel les gérontopôles obéissent désormais [voir encadré]. Pour autant, les choses ne sont pas faites immédiatement, chacun de nous étant déjà occupé par ses propres actions.
Qu’est-ce qui vous a finalement décidés à concrétiser cette union ?
L’organisation du Tour de France de la Silver Économie, pour lequel nous avions été sollicités. Nous sommes ressortis de cette expérience avec le sentiment qu’une approche exclusivement centrée sur la question économique ne nous représentait pas, et qu’il était nécessaire de nous affirmer afin de porter à une échelle plus large notre vision commune.
C’est-à-dire ?
Nous défendons une approche globale et multisectorielle des questions liées au vieillissement. Pour prendre un exemple, sur un sujet comme Ma Prime Adapt’, nous nous accordons à refuser une vision simpliste qui consisterait à dire qu’il suffit de remplacer une baignoire par une douche pour régler tous les problèmes. Le développement du bien-vieillir passe par une approche globale de l’avancée en âge, et c’est d’ailleurs en cela que réside la force des gérontopôles. Dans notre capacité à rapprocher et faire interagir tous les acteurs qui gravitent autour de ces questions. Grâce à notre composante scientifique par exemple, nous sommes en mesure d’évaluer en amont la pertinence ou la faisabilité d’un projet ou d’un dispositif. Ces compétences et notre expertise valent souvent aux gérontopôles de mener une action de conseil auprès des départements. Mais nous voyons bien qu’elles intéressent également beaucoup les instances nationales. Les ministres et les députés nous consultent fréquemment. Ainsi, il y a peu de temps, j’ai été sollicitée par Myriam El Khomri pour évoquer la question des métiers. Alexandre Petit, président du Gérontopôle Nouvelle-Aquitaine, et moi-même avons été auditionnés par Frédérique Vidal dans le cadre de la préparation du projet de loi visant à bâtir la société du bien-vieillir en France. Madame la ministre Agnès Firmin Le Bodo a également reçu le Bureau de l’Union pour lui confier des programmes prioritaires.
Françoise Tenenbaum : Il faut savoir que les neuf gérontopôles actuels se sont tous constitués de manière autonome et avec des spécificités qui leur sont propres. Alors que certains ont le statut d’associations, d’autres prennent la forme de GIP ou même de services hospitaliers, à l’image du Gérontopôle du CHU de Toulouse initié par le Pr Bruno Vellas. Tous ont néanmoins en commun de représenter l’écosystème du vieillissement dans leur région et de rassembler l’ensemble des acteurs qui gravitent autour de la question du bien-vieillir sur un même territoire – professionnels du soin et du médico-social, instances régionales, chercheurs, Silver Économie, et bien évidemment usagers. L’idée d’une fédération a émergé en février 2022, au moment de la rédaction du cahier des charges auquel les gérontopôles obéissent désormais [voir encadré]. Pour autant, les choses ne sont pas faites immédiatement, chacun de nous étant déjà occupé par ses propres actions.
Qu’est-ce qui vous a finalement décidés à concrétiser cette union ?
L’organisation du Tour de France de la Silver Économie, pour lequel nous avions été sollicités. Nous sommes ressortis de cette expérience avec le sentiment qu’une approche exclusivement centrée sur la question économique ne nous représentait pas, et qu’il était nécessaire de nous affirmer afin de porter à une échelle plus large notre vision commune.
C’est-à-dire ?
Nous défendons une approche globale et multisectorielle des questions liées au vieillissement. Pour prendre un exemple, sur un sujet comme Ma Prime Adapt’, nous nous accordons à refuser une vision simpliste qui consisterait à dire qu’il suffit de remplacer une baignoire par une douche pour régler tous les problèmes. Le développement du bien-vieillir passe par une approche globale de l’avancée en âge, et c’est d’ailleurs en cela que réside la force des gérontopôles. Dans notre capacité à rapprocher et faire interagir tous les acteurs qui gravitent autour de ces questions. Grâce à notre composante scientifique par exemple, nous sommes en mesure d’évaluer en amont la pertinence ou la faisabilité d’un projet ou d’un dispositif. Ces compétences et notre expertise valent souvent aux gérontopôles de mener une action de conseil auprès des départements. Mais nous voyons bien qu’elles intéressent également beaucoup les instances nationales. Les ministres et les députés nous consultent fréquemment. Ainsi, il y a peu de temps, j’ai été sollicitée par Myriam El Khomri pour évoquer la question des métiers. Alexandre Petit, président du Gérontopôle Nouvelle-Aquitaine, et moi-même avons été auditionnés par Frédérique Vidal dans le cadre de la préparation du projet de loi visant à bâtir la société du bien-vieillir en France. Madame la ministre Agnès Firmin Le Bodo a également reçu le Bureau de l’Union pour lui confier des programmes prioritaires.
Les neuf membres de l’Union des gérontopôles de France : Gérontopôle du CHU de Toulouse, PGI (Pôle de gérontologie et d’innovation Bourgogne-Franche-Comté), Gérontopôle des Pays de la Loire, Gérontopôle Auvergne-Rhône-Alpes, Kozh ensemble (Gérontopôle de Bretagne), Gérontopôle de Normandie, Gérond’If (Gérontopôle d’Île-de-France), Gérontopôle Sud, Gérontopôle Nouvelle-Aquitaine. Trois nouveaux gérontopôles en cours de création : Hauts-de-France, Corse, Centre-Val de Loire.
Concrètement, quelles seront les missions de l’UGF ?
Notre union, puisqu’il s’agit finalement de la forme pour laquelle nous avons opté, n’a pas vocation à gérer les gérontopôles, mais à les faire connaître et à coordonner les actions qu’ils mènent à l’échelle nationale, en servant d’interface aux différentes instances. Pour paraphraser Kissinger, elle entend répondre à la question : « Les gérontopôles, quel numéro de téléphone ? ». Jusque-là, lorsque la CNAV, la CNSA ou le ministère avaient un projet à mettre en place, ils ne savaient pas nécessairement vers quel interlocuteur se tourner. Désormais, ils pourront faire appel l’UGF. Charge à cette dernière de transmettre les demandes à tous les gérontopôles et d’identifier ceux qui pourraient être intéressés pour travailler sur tel ou tel plan. Pour autant, cette porte d’entrée unique n’a pas vocation à être exclusive. Chaque gérontopôle demeurera tout à fait autonome et conservera la possibilité de décider d’actions à mettre en place de son côté.
Quid des futurs gérontopôles ? Seront-ils intégrés d’office à votre union ?
L’objectif est effectivement que les trois gérontopôles en cours de création, et les suivants, nous rejoignent. L’adhésion à l’Union est simplement conditionnée au respect du cahier des charges et au paiement d’une cotisation. Un autre gérontopôle est actuellement en dormance à Reims. L’idée serait de le réactiver et lui permettre de couvrir la région Grand Est. Il nous restera ensuite à nous préoccuper des départements et territoires d’Outre-Mer.
Quelles sont vos prochaines échéances et avez-vous déjà des projets en attente ?
Nous avons élu notre bureau* et actuellement, nous sommes en train de déposer les statuts de l’UGF. Désormais, il nous reste à mettre sur le papier notre règlement intérieur et la stratégie que nous souhaitons adopter. Enfin, du côté des projets, nous effectuons déjà tout un travail avec la CNSA pour participer à la création d’un centre de ressources et de preuves visant à valoriser les innovations dans le champ de la prévention de la perte d’autonomie.
* Bureau de l’UGF : Françoise TENENBAUM Présidente, Pr Olivier HANON Vice-président scientifique, Kevin CHARRAS Trésorier et Pr Gilles BERRUT Secrétaire.
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici
Notre union, puisqu’il s’agit finalement de la forme pour laquelle nous avons opté, n’a pas vocation à gérer les gérontopôles, mais à les faire connaître et à coordonner les actions qu’ils mènent à l’échelle nationale, en servant d’interface aux différentes instances. Pour paraphraser Kissinger, elle entend répondre à la question : « Les gérontopôles, quel numéro de téléphone ? ». Jusque-là, lorsque la CNAV, la CNSA ou le ministère avaient un projet à mettre en place, ils ne savaient pas nécessairement vers quel interlocuteur se tourner. Désormais, ils pourront faire appel l’UGF. Charge à cette dernière de transmettre les demandes à tous les gérontopôles et d’identifier ceux qui pourraient être intéressés pour travailler sur tel ou tel plan. Pour autant, cette porte d’entrée unique n’a pas vocation à être exclusive. Chaque gérontopôle demeurera tout à fait autonome et conservera la possibilité de décider d’actions à mettre en place de son côté.
Quid des futurs gérontopôles ? Seront-ils intégrés d’office à votre union ?
L’objectif est effectivement que les trois gérontopôles en cours de création, et les suivants, nous rejoignent. L’adhésion à l’Union est simplement conditionnée au respect du cahier des charges et au paiement d’une cotisation. Un autre gérontopôle est actuellement en dormance à Reims. L’idée serait de le réactiver et lui permettre de couvrir la région Grand Est. Il nous restera ensuite à nous préoccuper des départements et territoires d’Outre-Mer.
Quelles sont vos prochaines échéances et avez-vous déjà des projets en attente ?
Nous avons élu notre bureau* et actuellement, nous sommes en train de déposer les statuts de l’UGF. Désormais, il nous reste à mettre sur le papier notre règlement intérieur et la stratégie que nous souhaitons adopter. Enfin, du côté des projets, nous effectuons déjà tout un travail avec la CNSA pour participer à la création d’un centre de ressources et de preuves visant à valoriser les innovations dans le champ de la prévention de la perte d’autonomie.
* Bureau de l’UGF : Françoise TENENBAUM Présidente, Pr Olivier HANON Vice-président scientifique, Kevin CHARRAS Trésorier et Pr Gilles BERRUT Secrétaire.
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici
Depuis février 2022, les gérontopôles obéissent tous à un cahier des charges rédigé par le Pr Gilles Berrut et Sébastien Podevyn-Menant à la demande de Brigitte Bourguignon, alors ministre déléguée en charge de l’Autonomie.
Conçu avec l’aide des différents gérontopôles, celui-ci décrit leur organisation et précise leurs objectifs communs sur différents grands axes, à savoir la recherche, la formation, l’économie et la communication autour des questions liées à la transition démographique.
- En savoir plus : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport-ge_rontopo_les-num.pdf
Conçu avec l’aide des différents gérontopôles, celui-ci décrit leur organisation et précise leurs objectifs communs sur différents grands axes, à savoir la recherche, la formation, l’économie et la communication autour des questions liées à la transition démographique.
- En savoir plus : https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport-ge_rontopo_les-num.pdf