Le prochain Congrès de la FEHAP se tiendra les 16 et 17 novembre 2022 autour du thème « Tous engagés, tous solidaires ». Pourquoi ce fil rouge ?
Marie-Sophie Desaulle : L’engagement, c’est l’ADN de notre fédération et de nos métiers. L’histoire de nos adhérents repose sur l’engagement de la société civile envers les plus précaires. Et ce thème, nous l’avons mis en lumière tout au long de l’année. D’abord à travers une campagne de communication nationale, avec laquelle nous avons valorisé le bénévolat de gouvernance, d’accompagnement, le service civique et la pair-aidance. Nous nous sommes également attelés à faire vivre cette thématique en région.
La solidarité n’est pas un vain mot pour nous, c’est même notre moteur. La solidarité dans le secteur de la santé a connu un coup de projecteur plus spécifique pendant la crise sanitaire. Elle continue d’être un pilier dans un contexte où les difficultés perdurent. Parmi elles, le manque cruel de professionnels. Quoi de plus normal, donc, de mettre en avant ce petit supplément d’âme qui, pour les passionnés du soin et de l’accompagnement, peut être un levier dans leur choix professionnel. Et ce d’autant plus avec une jeune génération qui cherche du sens et de l’épanouissement sans sacrifier sa vie personnelle.
Quels seront les temps forts du Congrès 2022 ?
La FEHAP a tenu à mettre à l’honneur celles et ceux qui s’engagent chaque jour pour accompagner les personnes, mais aussi celles et ceux qui participent à l’évolution de notre système de santé. S’il ne fallait n’en retenir que quelques-uns, je soulignerais la table ronde sur le handicap au travail en présence de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des personnes en situation de handicap, mais aussi l’intervention de Louis Gallois, président du Fonds d’expérimentation Territoires zéro Chômeur de longue durée.
Nous aurons à cœur d’échanger sur l’engagement des aidants, des administrateurs, des jeunes et plus globalement des bénévoles. Et comme chaque année, nous remettrons les trophées de l’innovation à de nouveaux lauréats. Nous sommes également impatients d’échanger avec Jean-Christophe Combe et François Braun, respectivement ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées et ministre de la Santé et de la prévention.
Quelques interventions seront notamment consacrées aux défis de notre système de santé – l’attractivité professionnelle, l’organisation des soins, les enjeux territoriaux, la transition numérique… Quelle est ici la position de la FEHAP et quelles pistes préconisez-vous pour y répondre ?
La FEHAP participe pleinement aux débats sur l’avenir du système de santé et s’engage activement pour contribuer à son amélioration : nous sommes notamment mobilisés dans le cadre du Conseil national de la refondation et multiplions les échanges avec les différents ministères et les parlementaires. Notre Congrès pouvait donc difficilement faire l’impasse sur les préoccupations actuelles.
Dans le cadre d’une table ronde avec la directrice générale de l’offre de soins Marie Daudé, nous comptons par exemple évoquer la place du secteur privé solidaire dans le système de santé, ainsi que le positionnement de l’État par rapport aux différents secteurs (public, privé solidaire et privé lucratif). Ce sera également l’occasion de faire le point sur les évolutions à venir et les mesures annoncées par le gouvernement, afin que nos adhérents puissent mieux anticiper et préparer les évolutions du système de santé. Nous avons à ce titre de fortes attentes, notamment sur l’attractivité des métiers.
L’autre enjeu structurant pour l’avenir de notre système de santé, pour nos adhérents et pour les personnes, a trait à des financements pérennes. Cette question sera également posée à Marie Daudé ainsi qu’aux ministres présents lors du Congrès, pour attirer leur attention sur la volonté des acteurs de santé de mettre en œuvre des financements pluriannuels, mieux à même de sécuriser les établissements et services. Au quotidien, les adhérents de la FEHAP font face à d’importantes difficultés en raison de l’inflation et de compensations des revalorisations salariales insuffisantes. La FEHAP interrogera aussi les ministres et la direction de l’offre de soins sur ces sujets majeurs.
Quelle serait, à votre sens, la contribution du secteur privé solidaire pour accompagner la transformation du système de santé ?
Comme évoqué plus haut, la FEHAP est mobilisée dans le cadre des concertations du Conseil national de la refondation organisées par le gouvernement. Elle propose, plus concrètement, une refondation d’un service public du soin et de l’autonomie partant des personnes à partir de leur domicile, au sein des territoires, et dépassant donc largement le domaine de l’hôpital, et a fortiori celui de l’hôpital public. Nous souhaitons bâtir un service public de la santé ne se limitant pas aux soins, mais investissant la prévention et abordant l’autonomie dans une logique centrée sur les usagers, les parcours, les territoires, intégrant les enjeux liés à l’exposition aux pollutions et aux effets du changement climatique, et prenant en compte préférentiellement les personnes en situation de fragilité. Cela suppose de redéfinir la notion de service public, actuellement exclusivement centrée sur l’hôpital, pour l’élargir aux secteurs du domicile en passant par les EHPAD, le handicap, le social ou la petite enfance.
D’autres propositions ?
Une autre préconisation forte du secteur privé solidaire pour accompagner la transformation du système de santé, a trait à la création d’un référent santé. L’entrée dans notre système de santé ne peut reposer sur les seuls médecins. Un référent santé, qui ne serait pas médecin, pourrait orienter le patient dans le système de santé. Cette nouvelle organisation serait mise en place dans le cadre d’un exercice coordonné entre professionnels de santé sur un territoire identifié, et permettrait de partager la responsabilité du niveau de santé de la population entre les professionnels de santé du territoire.
J’évoquerai également une troisième proposition, relative à l’adaptation des règles en fonction du contexte local. Aujourd’hui, celles-ci ne permettent pas un accès égal pour tous à la santé. Pour autant, la crise sanitaire a démontré des capacités démultipliées d’adaptation des acteurs, quels que soient les secteurs, qu’il s’agit maintenant de consolider dans les règles de fonctionnement du système de santé. À titre d’exemple, l’élargissement des personnels de santé habilités à vacciner en a amélioré l’accès, de manière pertinente et efficace.
Le secteur privé solidaire peut s’inscrire dans ces différents objectifs, à la fois comme représentant d’une offre diverse et experte et comme interlocuteur de confiance des pouvoirs publics, pour faire face à ces défis majeurs.
Auriez-vous, pour finir, un message à adresser aux congressistes et visiteurs du prochain Congrès de la FEHAP ?
Ce Congrès est avant tout celui des adhérents : il est pensé pour eux, pour leur permettre de se retrouver et de partager. C’est un moment de convivialité, que nous voulons comme une bouffée d’oxygène afin de prendre de la hauteur sur les évolutions de leur secteur. C’est aussi l’occasion de souligner que, malgré les difficultés auxquels ils font face au quotidien, ils restent des moteurs de l’innovation et de l’émergence de nouvelles pratiques. Ce congrès, c’est enfin pour eux l’occasion d’échanger avec leurs pairs et créer une dynamique positive.
> Plus d'informations sur le prochain congrès de la FEHAP
Marie-Sophie Desaulle : L’engagement, c’est l’ADN de notre fédération et de nos métiers. L’histoire de nos adhérents repose sur l’engagement de la société civile envers les plus précaires. Et ce thème, nous l’avons mis en lumière tout au long de l’année. D’abord à travers une campagne de communication nationale, avec laquelle nous avons valorisé le bénévolat de gouvernance, d’accompagnement, le service civique et la pair-aidance. Nous nous sommes également attelés à faire vivre cette thématique en région.
La solidarité n’est pas un vain mot pour nous, c’est même notre moteur. La solidarité dans le secteur de la santé a connu un coup de projecteur plus spécifique pendant la crise sanitaire. Elle continue d’être un pilier dans un contexte où les difficultés perdurent. Parmi elles, le manque cruel de professionnels. Quoi de plus normal, donc, de mettre en avant ce petit supplément d’âme qui, pour les passionnés du soin et de l’accompagnement, peut être un levier dans leur choix professionnel. Et ce d’autant plus avec une jeune génération qui cherche du sens et de l’épanouissement sans sacrifier sa vie personnelle.
Quels seront les temps forts du Congrès 2022 ?
La FEHAP a tenu à mettre à l’honneur celles et ceux qui s’engagent chaque jour pour accompagner les personnes, mais aussi celles et ceux qui participent à l’évolution de notre système de santé. S’il ne fallait n’en retenir que quelques-uns, je soulignerais la table ronde sur le handicap au travail en présence de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des personnes en situation de handicap, mais aussi l’intervention de Louis Gallois, président du Fonds d’expérimentation Territoires zéro Chômeur de longue durée.
Nous aurons à cœur d’échanger sur l’engagement des aidants, des administrateurs, des jeunes et plus globalement des bénévoles. Et comme chaque année, nous remettrons les trophées de l’innovation à de nouveaux lauréats. Nous sommes également impatients d’échanger avec Jean-Christophe Combe et François Braun, respectivement ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées et ministre de la Santé et de la prévention.
Quelques interventions seront notamment consacrées aux défis de notre système de santé – l’attractivité professionnelle, l’organisation des soins, les enjeux territoriaux, la transition numérique… Quelle est ici la position de la FEHAP et quelles pistes préconisez-vous pour y répondre ?
La FEHAP participe pleinement aux débats sur l’avenir du système de santé et s’engage activement pour contribuer à son amélioration : nous sommes notamment mobilisés dans le cadre du Conseil national de la refondation et multiplions les échanges avec les différents ministères et les parlementaires. Notre Congrès pouvait donc difficilement faire l’impasse sur les préoccupations actuelles.
Dans le cadre d’une table ronde avec la directrice générale de l’offre de soins Marie Daudé, nous comptons par exemple évoquer la place du secteur privé solidaire dans le système de santé, ainsi que le positionnement de l’État par rapport aux différents secteurs (public, privé solidaire et privé lucratif). Ce sera également l’occasion de faire le point sur les évolutions à venir et les mesures annoncées par le gouvernement, afin que nos adhérents puissent mieux anticiper et préparer les évolutions du système de santé. Nous avons à ce titre de fortes attentes, notamment sur l’attractivité des métiers.
L’autre enjeu structurant pour l’avenir de notre système de santé, pour nos adhérents et pour les personnes, a trait à des financements pérennes. Cette question sera également posée à Marie Daudé ainsi qu’aux ministres présents lors du Congrès, pour attirer leur attention sur la volonté des acteurs de santé de mettre en œuvre des financements pluriannuels, mieux à même de sécuriser les établissements et services. Au quotidien, les adhérents de la FEHAP font face à d’importantes difficultés en raison de l’inflation et de compensations des revalorisations salariales insuffisantes. La FEHAP interrogera aussi les ministres et la direction de l’offre de soins sur ces sujets majeurs.
Quelle serait, à votre sens, la contribution du secteur privé solidaire pour accompagner la transformation du système de santé ?
Comme évoqué plus haut, la FEHAP est mobilisée dans le cadre des concertations du Conseil national de la refondation organisées par le gouvernement. Elle propose, plus concrètement, une refondation d’un service public du soin et de l’autonomie partant des personnes à partir de leur domicile, au sein des territoires, et dépassant donc largement le domaine de l’hôpital, et a fortiori celui de l’hôpital public. Nous souhaitons bâtir un service public de la santé ne se limitant pas aux soins, mais investissant la prévention et abordant l’autonomie dans une logique centrée sur les usagers, les parcours, les territoires, intégrant les enjeux liés à l’exposition aux pollutions et aux effets du changement climatique, et prenant en compte préférentiellement les personnes en situation de fragilité. Cela suppose de redéfinir la notion de service public, actuellement exclusivement centrée sur l’hôpital, pour l’élargir aux secteurs du domicile en passant par les EHPAD, le handicap, le social ou la petite enfance.
D’autres propositions ?
Une autre préconisation forte du secteur privé solidaire pour accompagner la transformation du système de santé, a trait à la création d’un référent santé. L’entrée dans notre système de santé ne peut reposer sur les seuls médecins. Un référent santé, qui ne serait pas médecin, pourrait orienter le patient dans le système de santé. Cette nouvelle organisation serait mise en place dans le cadre d’un exercice coordonné entre professionnels de santé sur un territoire identifié, et permettrait de partager la responsabilité du niveau de santé de la population entre les professionnels de santé du territoire.
J’évoquerai également une troisième proposition, relative à l’adaptation des règles en fonction du contexte local. Aujourd’hui, celles-ci ne permettent pas un accès égal pour tous à la santé. Pour autant, la crise sanitaire a démontré des capacités démultipliées d’adaptation des acteurs, quels que soient les secteurs, qu’il s’agit maintenant de consolider dans les règles de fonctionnement du système de santé. À titre d’exemple, l’élargissement des personnels de santé habilités à vacciner en a amélioré l’accès, de manière pertinente et efficace.
Le secteur privé solidaire peut s’inscrire dans ces différents objectifs, à la fois comme représentant d’une offre diverse et experte et comme interlocuteur de confiance des pouvoirs publics, pour faire face à ces défis majeurs.
Auriez-vous, pour finir, un message à adresser aux congressistes et visiteurs du prochain Congrès de la FEHAP ?
Ce Congrès est avant tout celui des adhérents : il est pensé pour eux, pour leur permettre de se retrouver et de partager. C’est un moment de convivialité, que nous voulons comme une bouffée d’oxygène afin de prendre de la hauteur sur les évolutions de leur secteur. C’est aussi l’occasion de souligner que, malgré les difficultés auxquels ils font face au quotidien, ils restent des moteurs de l’innovation et de l’émergence de nouvelles pratiques. Ce congrès, c’est enfin pour eux l’occasion d’échanger avec leurs pairs et créer une dynamique positive.
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