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TÉLÉPHONIE : PRÉPARER LA FIN DE VIE DU RTC


Publié le Lundi 6 Novembre 2017 à 15:23

D'ici quelques années le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) sera mis hors service, au profit de la technologie IP. Une transition progressive, qui permettra de bénéficier d'une offre plus en adéquation avec les usages actuels. Si ce passage au tout IP obligera les usagers à opter pour une solution de substitution à leurs offres de services analogiques et numériques traditionnels, il peut également représenter l'opportunité de faire le point sur l'état de son parc de téléphonie. Explications.


C'est l'histoire d'une mort annoncée, celle du RTC, le réseau historique utilisé par les opérateurs pour acheminer les communications téléphoniques sur fixe. Face à l'obsolescence et au coût de maintien d'une technologie déployée dans les années 80, Orange – ex France Télécom – a acté, avec l'autorisation de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), la fermeture de ses accès analogiques et numériques T0 et T2. Si le service de téléphonie fixe continuera d'être assuré sur cuivre ou fibre, celui-ci se fera par le biais de la technologie IP (Voix sur IP - VoIP). Ce passage au tout IP permettra ainsi de s'adapter aux standards internationaux et de prendre en compte l'évolution des usages en offrant plus de services aux clients – messagerie instantanée, visioconférence, voix Haute Définition, etc.

Le calendrier de l'opération sera très progressif avec un étalement des fins de service par zones géographiques et sur plusieurs années. Il faudra d'ailleurs distinguer deux étapes principales : l'arrêt de la commercialisation de nouvelles lignes basées sur le RTC – encore appelé arrêt de production - d'une part, période pendant laquelle le réseau continuera de fonctionner ; et l'arrêt technique d'autre part. Dès lors, les services jusque-là acheminés par le RTC - téléphonie mais aussi usages spéciaux tels que fax, alarmes, ascenseurs, etc - et branchés aux prises en T ne répondront plus. Si les opérateurs se doivent de prévenir leurs clients du calendrier d'arrêt de leurs accès RTC, en revanche charge aux usagers concernés d'anticiper cet arrêt et d'opter pour une solution de substitution auprès du fournisseur de leur choix.

Une migration à anticiper

Depuis l'avènement de l'IP dans les années 2005, de nombreuses offres de téléphonie via box ont vu le jour. Concernant la plupart des usages machine à machine - utilisés de longue date par certains secteurs d’activités pour des usages de communication entre machines - une nouvelle technologie de substitution est en train d’émerger : l’Internet des Objets (IoT), qui utilise un réseau mobile ouvert. C'est notamment le cas du fax, puisque de nombreux opérateurs proposent désormais des services de « fax to mail », permettant aux usagers d’envoyer et de recevoir les fax sous forme dématérialisée, directement sur leur boîte email. Toutefois, certains usages dont la migration s'avère plus complexe à gérer, comme les lignes ascenseurs, font l’objet d’une attention particulière de l’ensemble des opérateurs. Pour guider les utilisateurs concernés par ces services, la Fédération Française des Télécoms a donc publié un livre blanc*, élaboré en concertation avec les fédérations sectorielles. 

Loin d'être une mauvaise nouvelle, le passage au tout IP représente pour chaque structure, une occasion d'établir un recensement précis de l'ensemble des accès et usages de son parc de téléphonie. Un audit qui permettra non seulement de définir la solution IP la mieux adaptée, mais également de rationaliser son installation en fonction de ses besoins réels. De plus, le passage à un environnement unique offrira la possibilité - s'il est suffisamment dimensionné - de faire converger ses réseaux de transport de la voix et des données. Un réseau unique qui sera alors plus facile à exploiter et source d’économies !

*Disponible en téléchargement à l'adresse suivante : http://www.fftelecoms.org/articles/telephonie-fixe-fin-rtc-vers-tout-ip-livre-blanc-plaquette-pedagogique

QUELQUES CONSEILS POUR UN PASSAGE AU TOUT IP

Tony da Costa, Président d'Oditéo
Afin d'anticiper au mieux les changements induits par la fin du réseau RTC, nous avons demandé avis à la société Oditéo, un cabinet de conseil spécialisé dans l'optimisation des télécommunications d'entreprises. Le point avec Tony da Costa, Président d'Oditéo.

Les EHPAD peuvent-ils trouver un intérêt dans la migration vers la technologie IP ?
Tony da Costa :
Tout d'abord, il convient de distinguer l’infrastructure téléphonique – communément appelée « standard téléphonique » - et les moyens de transport (RTC, numéris, IP, etc.). En effet, de nombreux EHPAD ont déjà initié la transformation de leurs infrastructures en IP et sont donc prêts pour l’arrêt du RTC. Pour les établissements qui disposent de matériels plus anciens, c’est l’opportunité de mener une réflexion plus globale. Les nouveaux services apportés par l’IP permettent de bénéficier d’outils pour mieux collaborer en interne comme en externe, à l'image de Skype for Business, 3CX, Rainbow, etc. Ils répondent également aux nouveaux usages et en particulier à la mobilité. Enfin, la modernisation des infrastructures et l’évolution des moyens de transport s’accompagnent bien souvent d’économies d’échelle.

Alors, quelles démarches entreprendre et à quelle échéance ?
T.D.C :
La première étape consiste à réaliser un audit et établir une expression détaillée des besoins. Il sera ainsi possible de définir les 
solutions IP les mieux adaptées et de mettre en perspective l’espérance d’économies comme les investissements à réaliser. Plusieurs prérequis doivent être vérifiés : le câblage réseau est-il aux normes ? La connexion Internet dont dispose l’EHPAD est-elle suffisamment 
dimensionnée et sécurisée pour supporter la téléphonie ? Etc. Il est également indispensable d’inventorier l’ensemble des services impactés par la migration - lignes fax, alarmes, ascenseurs, etc - qui donneront lieu à des démarches spécifiques. Dans l’idéal, nous recommandons la définition d’un schéma directeur dans le courant de l’année 2018, pour une mise en œuvre courant 2019. Le calendrier prévisionnel doit tenir compte des contraintes d’achats publics mais aussi des dates d’échéance des marchés en cours.

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