Publié dans le cadre de la Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) de 2018, l’article 51 a notamment introduit de nouveaux modes de financement pour soutenir l’expérimentation d’organisations de santé novatrices. Plusieurs projets ont ainsi vu le jour partout en France, dont OCTAVE, pour « Organisation Coordination Traitement Âgé Ville Établissements de Santé », depuis porté par une association dédiée. Un projet opéré par les Unions Régionales de Professionnels de Santé (URPS) Pharmaciens de Bretagne et des Pays de la Loire, et qui « a pour objectif de sécuriser l'accompagnement médicamenteux des personnes âgées et polymédiquées inscrites dans un parcours de chirurgie programmée », explique Emeline Biron, chargée de mission expérimentation au sein de l’association OCTAVE Article 51.
Mise en œuvre dans douze établissements de santé de Bretagne et des Pays de la Loire, l’expérimentation est prévue pour une durée de trois ans et doit inclure, à terme, 10 000 patients, pour la grande majorité âgés de plus de 65 ans. Chaque volontaire bénéficie d’une prise en charge repensée autour de plusieurs étapes, notamment la réalisation, en officine, d’un bilan médicamenteux avant l’hospitalisation. Transmises à l’anesthésiste et l’équipe chirurgicale en amont de l’intervention, ces données sont ensuite complétées par la réalisation, toujours en officine, d’un bilan médicamenteux post-hospitalisation, afin de faire un point global sur les traitements en cours.
« OCTAVE entend expérimenter de nouvelles organisations inscrites dans une vision systémique du parcours de soins, afin de décloisonner les rôles des différents acteurs, en ville comme à l’hôpital », résume la chargée de mission en insistant sur la volonté des porteurs du projet de « prévenir la iatrogénie médicamenteuse chez les sujets âgés polymédiqués ». Elle détaille : « La création d’OCTAVE est issue de plusieurs constats : le dysfonctionnement de la prise en charge médicamenteuse aux points de transition, et notamment à l'entrée et la sortie de l'hôpital, ce qui entraîne des ruptures de traitements et des réhospitalisations ; l’augmentation des maladies chroniques et de la polymédicamentation chez les sujets âgés ; et enfin le souhait exprimé par des professionnels libéraux et hospitaliers de travailler de concert sur le sujet ».
Mise en œuvre dans douze établissements de santé de Bretagne et des Pays de la Loire, l’expérimentation est prévue pour une durée de trois ans et doit inclure, à terme, 10 000 patients, pour la grande majorité âgés de plus de 65 ans. Chaque volontaire bénéficie d’une prise en charge repensée autour de plusieurs étapes, notamment la réalisation, en officine, d’un bilan médicamenteux avant l’hospitalisation. Transmises à l’anesthésiste et l’équipe chirurgicale en amont de l’intervention, ces données sont ensuite complétées par la réalisation, toujours en officine, d’un bilan médicamenteux post-hospitalisation, afin de faire un point global sur les traitements en cours.
« OCTAVE entend expérimenter de nouvelles organisations inscrites dans une vision systémique du parcours de soins, afin de décloisonner les rôles des différents acteurs, en ville comme à l’hôpital », résume la chargée de mission en insistant sur la volonté des porteurs du projet de « prévenir la iatrogénie médicamenteuse chez les sujets âgés polymédiqués ». Elle détaille : « La création d’OCTAVE est issue de plusieurs constats : le dysfonctionnement de la prise en charge médicamenteuse aux points de transition, et notamment à l'entrée et la sortie de l'hôpital, ce qui entraîne des ruptures de traitements et des réhospitalisations ; l’augmentation des maladies chroniques et de la polymédicamentation chez les sujets âgés ; et enfin le souhait exprimé par des professionnels libéraux et hospitaliers de travailler de concert sur le sujet ».
Un parcours pensé en plusieurs étapes
Ce nouveau parcours introduit donc la notion d’un accompagnement médicamenteux avant, pendant et après une hospitalisation programmée. « Quand le parcours hospitalier débute, les éléments transmis en amont par nos collègues d’officine offrent un cadre à la fois plus efficient et plus propice aux échanges, notamment lors de l’entretien préopératoire », avait confié le Pr Éric Vaudey, anesthésiste-réanimateur, lors de la réunion de lancement d’OCTAVE organisée fin 2022 à Rennes.
L’établissement de santé réalise alors à son tour une conciliation médicamenteuse à l’entrée et à la sortie du patient, avant un nouveau bilan médicamenteux post-intervention effectué par l’officine pour, notamment, tenir compte de nouveaux traitements. Le patient bénéficie ensuite d’une visite à domicile par un infirmier et/ou un kinésithérapeute, « par exemple pour échanger autour de la gestion des stocks médicamenteux ou l'observance des traitements », détaille Emeline Biron. Enfin, environ trente jours après la sortie de l’hôpital, un dernier bilan, dit Bilan médical partagé, est mené par le pharmacien d’officine en lien avec le médecin traitant.
L’établissement de santé réalise alors à son tour une conciliation médicamenteuse à l’entrée et à la sortie du patient, avant un nouveau bilan médicamenteux post-intervention effectué par l’officine pour, notamment, tenir compte de nouveaux traitements. Le patient bénéficie ensuite d’une visite à domicile par un infirmier et/ou un kinésithérapeute, « par exemple pour échanger autour de la gestion des stocks médicamenteux ou l'observance des traitements », détaille Emeline Biron. Enfin, environ trente jours après la sortie de l’hôpital, un dernier bilan, dit Bilan médical partagé, est mené par le pharmacien d’officine en lien avec le médecin traitant.
Une solution numérique pour accompagner la démarche
Pour faciliter et fluidifier ces nombreux échanges entre infirmiers, pharmaciens d’officine, équipes hospitalières, médecins traitants et kinésithérapeutes, les porteurs du projet OCTAVE se sont tout naturellement tournés vers les technologies numériques. Une collaboration entre le Centre Hospitalier de Quimper, le CHU de Rennes et un éditeur privé, a ainsi permis d’adapter la solution HospiVille, qui se décline désormais sous la forme d’une plateforme de conciliation médicamenteuse dite HospiVille Parcours. Les différentes étapes du parcours patient y sont représentées, permettant aux professionnels d’y déposer « les différents éléments et bilans relatifs au patient », explique Goulwen Lorcy, partenaire industriel du projet.
En écho à son inscription dans le cadre de l’article 51, OCTAVE intègre par ailleurs de nouveaux modes de financement, notamment un forfait de coordination de 210 euros par parcours, redistribué à hauteur de 100 euros pour l’équipe hospitalière, 60 pour la pharmacie d’officine et 50 pour l’utilisation de la plateforme numérique. En parallèle, 20 % de l’enveloppe globale du dispositif OCTAVE sont réservés à une part variable calculée annuellement en fonction du nombre de parcours terminés et de leur degré de complétude, de la satisfaction des patients, de la complexité thérapeutique, etc.
« Ces financements sont notamment possibles grâce à l’accompagnement de l’Assurance Maladie et des partenaires du projet », souligne Emeline Biron en insistant sur la pertinence du dispositif « pour prévenir des erreurs médicamenteuses et informer les patients » sur les différents traitements qu’ils peuvent être amenés à prendre. « Le parcours associe véritablement le patient, qui a lui-même choisi d’y être inclus. Ce point est particulièrement important car il permet à l’usager de s’approprier toutes les composantes de sa prise en charge, en pré comme en post-opératoire ».
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici
En écho à son inscription dans le cadre de l’article 51, OCTAVE intègre par ailleurs de nouveaux modes de financement, notamment un forfait de coordination de 210 euros par parcours, redistribué à hauteur de 100 euros pour l’équipe hospitalière, 60 pour la pharmacie d’officine et 50 pour l’utilisation de la plateforme numérique. En parallèle, 20 % de l’enveloppe globale du dispositif OCTAVE sont réservés à une part variable calculée annuellement en fonction du nombre de parcours terminés et de leur degré de complétude, de la satisfaction des patients, de la complexité thérapeutique, etc.
« Ces financements sont notamment possibles grâce à l’accompagnement de l’Assurance Maladie et des partenaires du projet », souligne Emeline Biron en insistant sur la pertinence du dispositif « pour prévenir des erreurs médicamenteuses et informer les patients » sur les différents traitements qu’ils peuvent être amenés à prendre. « Le parcours associe véritablement le patient, qui a lui-même choisi d’y être inclus. Ce point est particulièrement important car il permet à l’usager de s’approprier toutes les composantes de sa prise en charge, en pré comme en post-opératoire ».
Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici