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Lettre ouverte à Mme Hédon, défenseure des droits par David Jacquet, de MDRS


Publié le Mercredi 25 Janvier 2023 à 12:14

M. Jacquet, fondateur du site MDRS, www.maison-retraite-selection.fr, enquête depuis 19 ans au sein des maisons de retraite. Il a souhaité réagir sur ce qui fait la UNE aujourd'hui des médias, le rapport de Mme Hédon, défenseure des droits.


Mme Hédon la Défenseure des droits, vous n’êtes pas contente et le faites savoir. La France entière le sait à présent car le sceau « République Française » que porte votre rapport est le sésame qui ouvre toutes les portes des télés, radios et journaux. Il est à lui seul le garant d’une crédibilité qui ne peut se discuter.

 
Et pourtant l’accusation est lourde même insupportable pour l’ensemble d’un secteur médico-social en souffrance. Elle affirme et confirme le caractère systémique du problème de maltraitance envers les résidents au sein des EHPAD.

 
Pour avoir le droit de gifler sans retenu des milliers de personnes qui pour la plupart se donne corps et âme à leur tâche, il faut s’appuyer sur du solide, sur des chiffres qui pourraient apporter à une telle accusation, un sens.

Alors quels sont-ils, ces chiffres sur la maltraitance en EHPAD ?

De mai 2021 à décembre 2022 soit sur 20 mois, 281 plaintes (dénoncées mais non certifiées) pour 7500 établissements et presque 700 000 résidents. Le calcul est simple cela représente 0.04%.

De plus, sur le chiffre famélique de 281 plaintes en 20 mois, seules 43% sont identifiées comme de la maltraitance par excès ou négligence. Nous aimerions connaitre un secteur d’activité qui présente de tels résultats.
 
Mme Hedon nous pensons que vous souhaitez sûrement le meilleur pour les personnes âgées, vous n’êtes pas la seule, malheureusement vous ne suivez pas la bonne direction. Accabler des personnels pour croire que vous obtiendrez davantage des autorités est une grossière erreur. Vos recommandations sur les maux existants, ce n’est pas vous faire injure de vous le dire, mais depuis 20 ans, nous et d’autres les connaissons. Les constats ont été maintes fois établis.

La seule question qui reste depuis toujours lancinante et à ce jour sans réponse de tous les gouvernements qui se sont succédé est : comment financer le coût de la dépendance ?

Pour la dépendance, il n’y a ni prélèvements, ni impôts pour faire face aux milliards qu’il faudrait injecter. Alors dans un arbitrage budgétaire qui peut aussi se défendre dû à des déficits abyssaux, nos gouvernants préfèrent que les français assument en partie ce coût individuellement. Comme la grande majorité des personnels d’Ehpad sont à sa charge, il limite au maximum les besoins.

Pour finir Mme Hédon, le climat délétère auquel votre rapport participe, ne favorise ni le rétablissement de la confiance des résidents et de leurs familles, ni l’attractivité des métiers du grand Age.  Les jeunes tournent déjà le dos à ces métiers où l’humain est une valeur essentielle. Vous souhaitez un ratio personnel/résident de 0.8 ou 1 pour 1 dans les établissements, continuez et vous aurez du 0.4.

Tous les Ehpad ne se ressemblent pas !


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