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Blanchisserie

La Blanchisserie Ouest Etang de Berre se modernise


Publié le Lundi 20 Juin 2022 à 09:58

Basé à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, le Groupe d’Intérêt Public Blanchisserie Ouest Étang de Berre (GIP BOEB) traite 3,5 tonnes de linge chaque jour. Engagé, depuis 2019, dans un large projet de rénovation, il s’attache depuis à moderniser ses infrastructures pour, notamment, faciliter le travail des agents tout en limitant l’impact environnemental de ses activités.


©BOEB
©BOEB
Issu du rapprochement de la Ville de Martigues, de la maison de retraite d’Istres et du Centre Hospitalier de Martigues, le Groupe d’Intérêt Public Blanchisserie Ouest Étang de Berre a été fondé en 2005 avec pour objectif principal de mutualiser le traitement du linge pour le compte de ses membres fondateurs. Un engagement renouvelé en 2019 avec, désormais, six adhérents installés sur la commune de Martigues et ses environs : le CH de Martigues avec son EHPAD et son USLD, le CH d’Allauch et son EHPAD, la ville de Martigues et ses 19 crèches, le CCAS de Châteauneuf-les-Martigues qui opère lui aussi plusieurs crèches, la maison de retraite publique des Cardalines à Istres et le Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) de Martigues. « L’activité du GIP est uniquement tournée vers la blanchisserie : l’entretien, la location et le transport du linge », explique Anthony Gélin, directeur du GIP et des services logistiques du CH de Martigues.

Dix-huit personnes travaillent aujourd’hui au sein de la blanchisserie qui, accueillie sur le site de l’hôpital de Martigues, traite chaque jour 3,5 tonnes de linge, dont les vêtements des résidents de l’EHPAD rattaché au centre hospitalier. Représentant 700 kg par semaine, cette activité minoritaire n’est pas installée dans une unité spécifique, mais le linge des résidents n’est en pas moins inclus dans un process de lavage adapté. Ainsi, « il est passé non pas en séchoir, mais en tunnel de finition pour une meilleure qualité. Naturellement, nous réglons la température du tunnel pour éviter qu’elle ne soit trop importante et que le linge ne soit endommagé », assure Théo Jussyk, responsable de la blanchisserie.
 

Le choix du « tout séché »

Cette organisation, et les process qui en découlent, viennent d’être revus par la blanchisserie, actuellement en phase finale d’un projet de rénovation et de modernisation de ses infrastructures. Initié en 2019, ce chantier d’ampleur s’est notamment traduit par un renouvellement de l’ensemble des équipements et un basculement vers le « tout séché », véritable tendance de fond au sein des blanchisseries hospitalières françaises.  « Même si le GIP a opté pour le “tout séché”, nous continuons de plier les articles. Seuls les draps demi-housses sont conditionnés en ballots de cinq », précise Théo Jussyk. Cette nouveauté organisationnelle a, sans surprise, engendré des changements dans les pratiques des agents de la blanchisserie. Pourtant « l’acceptation des équipes a été forte : le projet a été mené en lien avec les agents qui attendaient notamment un renouvellement des équipements pour bénéficier de meilleures conditions de travail », constate Anthony Gélin.
 

Un changement bienvenu pour les adhérents

Avec ce choix du « tout séché », les adhérents du GIP ont eux aussi dû revoir leurs organisations et leurs pratiques internes. Le process impose en effet certains changements dans la typologie même des textiles utilisés, avec notamment le remplacement des draps plats par des draps demi-housses. « Si, au début, certains étaient quelque peu réticents, force est de constater que ces modifications ont été bénéfiques pour tous, pour les agents de la blanchisserie comme pour les soignants et les résidents », confie Marina Monstin, cadre du pôle de gérontologie du centre hospitalier de Martigues et ancienne cadre de santé de l’EHPAD rattaché. « Plus rapides à installer », « de meilleure qualité », « sans plis et donc limitant le risque d’escarres », « plus confortables »… Pour la soignante, ces draps demi-housses sont « un atout indéniable ».

Portée par cette première réussite sur le plan hôtelier, la blanchisserie poursuit sa modernisation en renforçant actuellement la traçabilité du linge résidents. Équipant déjà les vêtements professionnels, les puces RFID « offriront un suivi optimal du parcours propre à chaque article », décrit Théo Jussyk. « En fiabilisant le circuit du linge, la démarche est à la fois plus pratique et plus rassurante », abonde Marina Monstin qui évoque là aussi un « bénéfice partagé », pour la blanchisserie, les soignants, les résidents et leurs familles.
 

Un travail sur l’empreinte environnementale

Remplacement des équipements, transition vers le « tout séché », instauration d’une traçabilité électronique… Le projet de modernisation du GIP BOEB a été pensé de manière à adresser des problématiques variées et répondre, par là même, à une large diversité d’enjeux. Le développement durable et l’impact environnemental en font d’ailleurs partie « dès le début des réflexions », relate Anthony Gélin, qui indique avoir intégré un critère développement durable dans les procédures de marchés et d’évaluations. Les modalités d’achat des produits lessiviels ont ainsi été revues, le GIP optant pour des produits éco-labellisés ou éco-certifiés.

Le renouvellement des équipements a lui aussi été abordé sous l’angle de l’impact environnemental : le « tout séché », par exemple, a permis de supprimer le recours à la calandre, particulièrement consommatrice en énergie. Les tunnels et leurs chaudières vapeur ont, pour leur part, été remplacés par un système de chauffage de l’eau « au plus près de l’équipement » et grâce auquel « nous avons réduit notre consommation de gaz par deux », indique le responsable qui constate également une baisse des consommations en eau.

Le GIP compte sur ces avancées et cette modernisation pour pérenniser son activité, mais aussi continuer à se développer. Premier établissement de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur à avoir mis en place le « tout séché » pour ses adhérents, la Blanchisserie Ouest Étang de Berre en a en effet profité pour augmenter ses capacités de traitement du linge, passant de 3,5 à 4,5 tonnes par jour. Même si de nouvelles adhésions ne sont pour l’instant pas à l’ordre du jour, l’établissement ne ferme pas la porte, bien au contraire : « le GIP est aujourd’hui en capacité d’accueillir de nouvelles structures et notamment les EHPAD de notre territoire », annonce fièrement Anthony Gélin.

Article publié dans le numéro d'avril d'Ehpadia à consulter ici