La traçabilité du linge désormais déployées dans tous les établissements LNA Santé. ©Franck GALLEN / PIX MACHINE
Sur son écran d’ordinateur, Marie-Laure Levêque, directrice Prospective et Innovation du groupe LNA Santé, partage un tableau aux multiples onglets. On y découvre les retours d’expérience de l’ensemble des expérimentations menées au sein du groupe ces dernières années. À lui seul, ce tableau résume assez bien le travail de la cellule innovation LAB’LNA Santé, lancée en 2018 dans la lignée du projet stratégique de LNA Santé, intitulé « Grandir Ensemble 2022 ».
Souhaitant favoriser une approche pragmatique, cette dernière a depuis pris la forme d’une communauté auto-organisée et pluridisciplinaire, ouverte sur la base du volontariat à tous les directeurs d’établissements. « Nous nous réunissons tous les vendredis matin pendant une heure, depuis quatre ans », explique la directrice. Un temps d’échange permettant à chacun de faire part de ses idées et projets, ou de revenir sur ses expérimentations.
« À l’issue des retours d’expérience, nous avons trois possibilités. L’innovation peut être abandonnée, référencée ou déployée », poursuit Marie-Laure Levêque. À l’image, par exemple, d’une application de dématérialisation des comptes-rendus médicaux et d’un dispositif de traçabilité du linge, dont le déploiement a été généralisé à l’ensemble des établissements du groupe. Et si les innovations référencées sont elles aussi validées par le siège, ayant fait la preuve de leur fiabilité et de leur propension à répondre à un usage donné, leur adoption est quant à elle « laissée au libre choix des professionnels ».
Souhaitant favoriser une approche pragmatique, cette dernière a depuis pris la forme d’une communauté auto-organisée et pluridisciplinaire, ouverte sur la base du volontariat à tous les directeurs d’établissements. « Nous nous réunissons tous les vendredis matin pendant une heure, depuis quatre ans », explique la directrice. Un temps d’échange permettant à chacun de faire part de ses idées et projets, ou de revenir sur ses expérimentations.
« À l’issue des retours d’expérience, nous avons trois possibilités. L’innovation peut être abandonnée, référencée ou déployée », poursuit Marie-Laure Levêque. À l’image, par exemple, d’une application de dématérialisation des comptes-rendus médicaux et d’un dispositif de traçabilité du linge, dont le déploiement a été généralisé à l’ensemble des établissements du groupe. Et si les innovations référencées sont elles aussi validées par le siège, ayant fait la preuve de leur fiabilité et de leur propension à répondre à un usage donné, leur adoption est quant à elle « laissée au libre choix des professionnels ».
L’EHPAD, terrain d'expérimentation
Cette approche agile favorisant l’expérience issue du terrain et le suivi des résultats obtenus vise « à éviter l’effet ’waouh’ du premier abord », précise encore Marie-Laure Levêque, évoquant ainsi l’abandon des différents dispositifs anti-chutes testés par LNA Santé, faute de preuve de leur véritable efficacité. C’est aussi l’opportunité de laisser place à la sérendipité et de découvrir, pour certaines technologies, des usages encore impensés.
Chez GROUPE SOS Seniors, les Unités de Vie Protégée (UVP), grâce à leur petite taille et leur personnel renforcé, représentent de la même manière, « de parfaits incubateurs » pour la mise en œuvre de nouvelles approches. C’est notamment le cas des cinq UVP des Mirabelliers, un EHPAD situé à Metz, actuellement « en plein home-staging » pour répondre à la volonté du groupe de créer des environnements plus personnalisés, en lien sa philosophie « Mon EHPAD, mon domicile », explique Louise Wolf, directrice adjointe des Opérations.
Pour Guy Fontaine, le directeur du Développement et de l’Innovation du groupe associatif, en étant soumis à moins de contraintes que l’existant, les nouveaux projets architecturaux représentent eux aussi d’idéaux terrains de jeu pour le déploiement de ces politiques innovantes. L’EHPAD Château de Poitou à Villevaudé en Seine-et-Marne, en est la parfaite illustration. En pleine reconstruction, cette ancienne structure de l’Action Sociale SNCF proposera ainsi des chambres « plus ergonomiques et plus conformes aux normes de sécurité », où chaque résident aura la possibilité de choisir son papier peint et sa couleur dominante. Au-delà, grâce à son implantation au cœur d’un parc paysagé de 17 hectares, il est également question d’y installer une ferme pédagogique et une microcrèche. De quoi favoriser le développement des liens intergénérationnels, de s’ouvrir sur la ville, mais aussi de répondre à plusieurs des problématiques rencontrées par le territoire.
Chez GROUPE SOS Seniors, les Unités de Vie Protégée (UVP), grâce à leur petite taille et leur personnel renforcé, représentent de la même manière, « de parfaits incubateurs » pour la mise en œuvre de nouvelles approches. C’est notamment le cas des cinq UVP des Mirabelliers, un EHPAD situé à Metz, actuellement « en plein home-staging » pour répondre à la volonté du groupe de créer des environnements plus personnalisés, en lien sa philosophie « Mon EHPAD, mon domicile », explique Louise Wolf, directrice adjointe des Opérations.
Pour Guy Fontaine, le directeur du Développement et de l’Innovation du groupe associatif, en étant soumis à moins de contraintes que l’existant, les nouveaux projets architecturaux représentent eux aussi d’idéaux terrains de jeu pour le déploiement de ces politiques innovantes. L’EHPAD Château de Poitou à Villevaudé en Seine-et-Marne, en est la parfaite illustration. En pleine reconstruction, cette ancienne structure de l’Action Sociale SNCF proposera ainsi des chambres « plus ergonomiques et plus conformes aux normes de sécurité », où chaque résident aura la possibilité de choisir son papier peint et sa couleur dominante. Au-delà, grâce à son implantation au cœur d’un parc paysagé de 17 hectares, il est également question d’y installer une ferme pédagogique et une microcrèche. De quoi favoriser le développement des liens intergénérationnels, de s’ouvrir sur la ville, mais aussi de répondre à plusieurs des problématiques rencontrées par le territoire.
Des visites virtuelles de tous les établissements du GROUPE SOS Seniors sont désormais accessibles aux futurs résidents. ©DR
Ingénierie territoriale
« Aujourd’hui, nous travaillons de plus en plus sur de l’ingénierie territoriale, à construire des réponses coordonnées, mutualisées et intégrées aux besoins d’un territoire, développe à ce sujet Guy Fontaine. Cela nous invite à être imaginatifs et à toujours plus réfléchir en termes de pluridisciplinarité et de transversalité », mais aussi à innover pour intégrer de nouvelles cultures et pratiques. « On apprend à travailler avec le secteur du handicap, avec celui de l’aide à domicile, et chemin faisant, on découvre de nouveaux métiers », résume-t-il.
Dans le village de Saint-Saulge, au fin fond de la Nièvre, le GROUPE SOS Seniors est ainsi sorti de sa zone de confort en reprenant non seulement l’EHPAD, mais en apportant aussi une solution pour la poursuite de l’offre de SAAD et celle de l’ancien foyer logement, se traduisant par la création d’une résidence autonomie comprenant une part d’accueil dédiée aux publics handicapés. Le projet, entérinant donc l’émergence d’une véritable plateforme de services gérontologiques territorialisée, ne s’est d’ailleurs pas arrêté en si bon chemin, s’enrichissant depuis d’une potentielle maison de santé et de locaux pour les associations de la ville, notamment un dojo.
Le développement d’une offre territoriale transversale est également au cœur de la stratégie d’innovation menée par LNA Santé. Une approche qui se traduit, concrètement, par le déploiement de six expérimentations d’EHPAD hors les murs, et l’envie de répondre à un enjeu majeur, celui de la bonne coordination des différents intervenants. À cet effet, la résidence Asphodia en Essonne, présentée comme précurseure des futurs centres de ressources territoriaux du groupe, sera prochainement équipée d’une plateforme technologique lui permettant « de faire de la téléassistance, de la télévigilance, de la traçabilité des informations ou encore du suivi de l’hydratation et de la nutrition » et ce, en toute interopérabilité avec le logiciel de soins utilisé au sein du groupe, précise Marie-Laure Levêque.
Dans le village de Saint-Saulge, au fin fond de la Nièvre, le GROUPE SOS Seniors est ainsi sorti de sa zone de confort en reprenant non seulement l’EHPAD, mais en apportant aussi une solution pour la poursuite de l’offre de SAAD et celle de l’ancien foyer logement, se traduisant par la création d’une résidence autonomie comprenant une part d’accueil dédiée aux publics handicapés. Le projet, entérinant donc l’émergence d’une véritable plateforme de services gérontologiques territorialisée, ne s’est d’ailleurs pas arrêté en si bon chemin, s’enrichissant depuis d’une potentielle maison de santé et de locaux pour les associations de la ville, notamment un dojo.
Le développement d’une offre territoriale transversale est également au cœur de la stratégie d’innovation menée par LNA Santé. Une approche qui se traduit, concrètement, par le déploiement de six expérimentations d’EHPAD hors les murs, et l’envie de répondre à un enjeu majeur, celui de la bonne coordination des différents intervenants. À cet effet, la résidence Asphodia en Essonne, présentée comme précurseure des futurs centres de ressources territoriaux du groupe, sera prochainement équipée d’une plateforme technologique lui permettant « de faire de la téléassistance, de la télévigilance, de la traçabilité des informations ou encore du suivi de l’hydratation et de la nutrition » et ce, en toute interopérabilité avec le logiciel de soins utilisé au sein du groupe, précise Marie-Laure Levêque.
Autres tendances
Facilitation des liens entre résidents et familles grâce à l’usage de grands panneaux tactiles pour des visioconférences grandeur nature ; mise en place de visites virtuelles des établissements ; musicothérapie et développement de nouvelles initiatives non médicamenteuses ; mobiliers et environnements repensés… Que ce soit chez GROUPE SOS Seniors ou chez LNA Santé, l’innovation au service de l’amélioration de la qualité de vie des résidents demeure, sans surprise, parmi les axes de développement prioritaires. Mais un regard accru est également porté sur des solutions plus en lien avec l’actualité, qu’elles permettent de répondre à des problématiques environnementales ou d’améliorer les expériences professionnelles, corollaire essentiel à une plus grande attractivité des métiers.
Et en la matière, « il y a une grosse culture du changement à mener », rappelle Louise Wolf, dont le groupe a par exemple opté pour la création d’un institut interne de formation. Déjà opérationnel pour les métiers de la restauration, celui-ci vise à favoriser le transfert de compétences de pair à pair. Une approche qui « fonctionne toujours mieux que de passer par un organisme externe », explique la directrice adjointe des Opérations. Alors, après la mise au point de quelques modules de formation pour les directeurs, l’idée serait désormais de permettre à n’importe quel professionnel d’être en capacité d’accompagner les résidents dans certains actes de la vie quotidienne, en répondant par exemple à une sonnette pour une levée de doute, ou en amenant une télécommande ou un verre d’eau. Des gestes que « tout le monde peut faire, même si cela nécessite un peu de formation pour comprendre une réaction, ou adopter une bonne posture », conclut Louise Wolf.
Article publié dans le numéro d'octobre d'Ehpadia à consulter ici
Et en la matière, « il y a une grosse culture du changement à mener », rappelle Louise Wolf, dont le groupe a par exemple opté pour la création d’un institut interne de formation. Déjà opérationnel pour les métiers de la restauration, celui-ci vise à favoriser le transfert de compétences de pair à pair. Une approche qui « fonctionne toujours mieux que de passer par un organisme externe », explique la directrice adjointe des Opérations. Alors, après la mise au point de quelques modules de formation pour les directeurs, l’idée serait désormais de permettre à n’importe quel professionnel d’être en capacité d’accompagner les résidents dans certains actes de la vie quotidienne, en répondant par exemple à une sonnette pour une levée de doute, ou en amenant une télécommande ou un verre d’eau. Des gestes que « tout le monde peut faire, même si cela nécessite un peu de formation pour comprendre une réaction, ou adopter une bonne posture », conclut Louise Wolf.
Article publié dans le numéro d'octobre d'Ehpadia à consulter ici
Réunion du comité de pilotage du projet exosquelette au sein du groupe LNA Santé. ©Franck GALLEN / PIX MACHINE
Vers un exosquelette made in LNA Santé
Pour s’assurer de la mise en œuvre de solutions réellement pertinentes au sein de ses établissements, le groupe LNA Santé n’hésite pas à s’investir dans le développement de dispositifs innovants. En témoigne le projet d’exosquelette qu’il mène actuellement avec une entreprise française. « Lorsque nous nous sommes penchés sur l’utilisation d’exosquelettes en vue de prévenir les risques professionnels liés à la manutention, nous nous sommes retrouvés face à des freins, cette technologie n’étant pas encore adaptée au secteur de la santé, raconte Marie-Laure Levêque. Nous avons donc démarré un test avec une entreprise solidaire », en suivant 16 professionnels pendant six semaines. « Si ces derniers se sont montrés très favorables à l’utilisation de ce type d’équipement favorisant les bonnes postures et permettant de réduire, par exemple, la pénibilité des toilettes », ils n’en ont pas moins émis « des bémols concernant la dimension, la morphologie et la chaleur ». Autant d’enjeux techniques sur lesquels LNA Santé souhaite désormais travailler, en lien avec son Pôle recherche.
Pour s’assurer de la mise en œuvre de solutions réellement pertinentes au sein de ses établissements, le groupe LNA Santé n’hésite pas à s’investir dans le développement de dispositifs innovants. En témoigne le projet d’exosquelette qu’il mène actuellement avec une entreprise française. « Lorsque nous nous sommes penchés sur l’utilisation d’exosquelettes en vue de prévenir les risques professionnels liés à la manutention, nous nous sommes retrouvés face à des freins, cette technologie n’étant pas encore adaptée au secteur de la santé, raconte Marie-Laure Levêque. Nous avons donc démarré un test avec une entreprise solidaire », en suivant 16 professionnels pendant six semaines. « Si ces derniers se sont montrés très favorables à l’utilisation de ce type d’équipement favorisant les bonnes postures et permettant de réduire, par exemple, la pénibilité des toilettes », ils n’en ont pas moins émis « des bémols concernant la dimension, la morphologie et la chaleur ». Autant d’enjeux techniques sur lesquels LNA Santé souhaite désormais travailler, en lien avec son Pôle recherche.