Bernard RUBINSTEIN Président du Groupe PRISME
Force est de constater que la résignation semble de mise lorsqu’il s’agit de se pencher sur les délais de déploiement des nouvelles technologies en EHPAD, un écueil que d’aucuns estiment lié à l’état actuel de l’offre et de la demande.
Au niveau de la demande, le manque de moyens budgétaires des EHPAD, couplé à une acceptation lente des nouvelles technologies par les résidents, et parfois à un déficit d’expertise technologique au niveau du personnel, retarderait d’autant l’arrivée d’innovations pourtant prometteuses. Cette perception a été ébranlée lors d’un séjour aux États-Unis ce mois-ci, durant lequel j’ai été autorisé à résider une semaine dans une maison d’hébergement pour personnes âgées dépendentes dans la région de New York, bénéficiant ainsi d’une situation d’observateur privilégié. Mes échanges avec les résidents, la direction et le personnel de l’établissement, m’ont fait pressentir que l’adoption de nouvelles technologies par les EHPAD pourrait en fait être significativement plus rapide qu’anticipé en France.
L’équipement en réseaux Wi-Fi des maisons pour personnes âgées dépendantes s’est significativement développé au cours des dix dernières années aux États-Unis, et il est probable que la France évolue dans cette même direction. Le rapport coût / bénéfices / facilité d’implantation est en effet de plus en plus évident. La maison de retraite qui m’a accueilli disposait ainsi de plusieurs réseaux Wi-Fi utilisés par le personnel, les résidents et les visiteurs, offrant des débits descendant de 113 Mbps et ascendant de 81 Mbps.
Au niveau de la demande, le manque de moyens budgétaires des EHPAD, couplé à une acceptation lente des nouvelles technologies par les résidents, et parfois à un déficit d’expertise technologique au niveau du personnel, retarderait d’autant l’arrivée d’innovations pourtant prometteuses. Cette perception a été ébranlée lors d’un séjour aux États-Unis ce mois-ci, durant lequel j’ai été autorisé à résider une semaine dans une maison d’hébergement pour personnes âgées dépendentes dans la région de New York, bénéficiant ainsi d’une situation d’observateur privilégié. Mes échanges avec les résidents, la direction et le personnel de l’établissement, m’ont fait pressentir que l’adoption de nouvelles technologies par les EHPAD pourrait en fait être significativement plus rapide qu’anticipé en France.
L’équipement en réseaux Wi-Fi des maisons pour personnes âgées dépendantes s’est significativement développé au cours des dix dernières années aux États-Unis, et il est probable que la France évolue dans cette même direction. Le rapport coût / bénéfices / facilité d’implantation est en effet de plus en plus évident. La maison de retraite qui m’a accueilli disposait ainsi de plusieurs réseaux Wi-Fi utilisés par le personnel, les résidents et les visiteurs, offrant des débits descendant de 113 Mbps et ascendant de 81 Mbps.
Des résidents ouverts aux innovations d’usage
Ma première surprise a été de constater l’utilisation large d’Internet sur ordinateurs ou tablettes, par des résidents très âgés et en état de dépendance. Telle cette ancienne femme au foyer de 93 ans en fauteuil roulant, qui consulte ses emails depuis un poste informatique en libre-service, avec l’aide bienveillante du personnel, et me montre la photo de son arrière-petit-fils en Californie. Ou cet immigré britannique de 95 ans, atteint de multiples pathologies et qui peine à socialiser avec les autres résidents, mais surfe avec gourmandise sur le Web pour dénicher la meilleure marque de sardines ou retrouver les traces de son passé. Internet joue ainsi en pratique un rôle complémentaire important dans le maintien du lien social, et permet par ailleurs aux résidents de s’évader au-delà du lieu où ils sont désormais ancrés.
L’enceinte connectée GOOGLE HOME MINI, dotée d’intelligence artificielle
Ma deuxième surprise a été de constater à quel point les innovations de rupture peuvent rapidement s’ancrer dans le quotidien, là où nous ne les attendons pas. Lancée début octobre 2017 au prix de 49 dollars soit 42 euros, la petite enceinte connectée Google Home mini, dotée d’intelligence artificielle, permet d’obtenir simplement des réponses à des questions formulées oralement sur la météo, l’actualité ou tout autre sujet, grâce au moteur de recherche Google, ou encore de jouer de la musique. Cette enceinte a suscité l’enthousiasme des résidents qui l’ont découverte, certains souffrant de déficits importants au niveau de la vision ou de la motricité fine. Cet exemple démontre que la barrière technologique peut voler en éclat si les bénéfices, le prix et la facilité d’utilisation sont au rendez-vous, même auprès d’une cible âgée et dépendante. Pour innover en EHPAD, il ne faut pas chercher à questionner la population cible sur son intérêt pour telle ou telle technologie (l’intelligence artificielle dans notre exemple), mais les faire interagir avec la solution elle-même – ici en l’occurrence l’enceinte intelligente Google Home mini.
Cette constatation nous permet de rebondir sur l’importance de l’offre produits et solutions évoquée en introduction. C’est bien le renforcement de la filière Silver Économie qui jouera un rôle moteur pour les EHPAD. La feuille de route de la Silver Économie publiée en décembre 2016 par Pascale Boistard, alors Secrétaire d’Etat chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, et l’association d’acteurs clés tels France Silver Eco, BPIfrance, ou encore l’UGAP, pour accélérer la structuration de cette filière et l’émergence d’innovations de rupture, attestent sans nul doute l’existence d’une vision claire, coordonnée et ambitieuse pour notre pays.
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