En visite en Martinique en février 2023, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe a visité l’EHPAD Sainte-Hildegarde. Il a notamment pu voir les bacs potagers installés dans le jardin de l’établissement. ©DR
Né de la volonté de l’établissement de « s’ouvrir sur l’extérieur », le projet de jardin partagé de l’EHPAD Sainte-Hildegarde, implanté au Gros-Morne en Martinique, est l’occasion, pour les résidents et plusieurs habitants de la ville, de prendre régulièrement part à des ateliers, conférences, débats et autres temps d’échanges et moments conviviaux, au sein même de l’établissement. « Les membres de l’association Les Ailes de l’Espoir, qui gère l’établissement, souhaitaient ouvrir davantage l’EHPAD sur la ville. Plusieurs idées ont été soumises et c’est le projet de jardin partagé qui a été retenu », se souvient Régine Luciathe, directrice de cette structure totalisant 35 places. Situé en bordure de l’aire urbaine, le bâtiment dispose en effet d’un jardin d’environ 1 000 m2, un espace déjà utilisé par ses équipes pour organiser, avec les résidents, des ateliers autour de petits potagers.
Pour donner corps à ce nouveau tiers-lieu, l’EHPAD Sainte-Hildegarde s’est rapproché de partenaires extérieurs à même de l’accompagner dans l’élargissement de son champ d’action. Un comité de pilotage pluripartite a rapidement vu le jour, réunissant l’association Les Ailes de l’Espoir, le Centre communal d’action sociale (CCAS) du Gros-Morne et l’association des diabétiques de Martinique, qui intervient désormais régulièrement auprès des usagers du jardin pour mener des actions de prévention et de sensibilisation autour de la nutrition et du diabète. Le projet bénéficie également d’un appui par l’association Adamah, très active dans la promotion de la permaculture en Martinique, pour l’organisation d’ateliers thématiques autour de cette forme particulière d’agriculture.
Pour donner corps à ce nouveau tiers-lieu, l’EHPAD Sainte-Hildegarde s’est rapproché de partenaires extérieurs à même de l’accompagner dans l’élargissement de son champ d’action. Un comité de pilotage pluripartite a rapidement vu le jour, réunissant l’association Les Ailes de l’Espoir, le Centre communal d’action sociale (CCAS) du Gros-Morne et l’association des diabétiques de Martinique, qui intervient désormais régulièrement auprès des usagers du jardin pour mener des actions de prévention et de sensibilisation autour de la nutrition et du diabète. Le projet bénéficie également d’un appui par l’association Adamah, très active dans la promotion de la permaculture en Martinique, pour l’organisation d’ateliers thématiques autour de cette forme particulière d’agriculture.
La permaculture pour faire face à la problématique du chlordécone
Car c’est bien là l’une des spécificités du projet martiniquais. Lauréat de l’appel à projet « Un tiers-lieu dans mon EHPAD », lancé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) en 2021, il se veut avant tout « une plate-forme éducative et pédagogique pour le développement d’une production agricole saine en permaculture ». Ce choix d’un mode plus durable, sans pesticides, s’est fait dans un contexte local très particulier : celui de la pollution des sols au chlordécone. Utilisé entre les années 70 et 90 pour lutter contre le charançon du bananier, un insecte ravageur des cultures, ce pesticide a véritablement empoisonné les Antilles, particulièrement en Martinique et en Guadeloupe. Ses effets continuent de se faire ressentir, entraînant une très forte augmentation du risque de cancers, de diabètes ou encore de dérèglements hormonaux au sein de la population.
« Vu les problématiques locales autour du chlordécone, nous avons souhaité privilégier une agriculture qui n’utilise justement pas de pesticides. C’est le cas de la permaculture, ce qui nous permet d’ailleurs de mieux la mettre en avant et de contribuer à sa diffusion », poursuit Régine Luciathe. L’enseignement et la formation représentent en effet des marqueurs forts de ce projet de jardin partagé, et sont portés par l’association Adamah qui se mobilise pour former les usagers à différentes techniques telles que le compostage, la culture sur compost ou encore la réalisation de bacs potagers.
Ceux-ci sont d’ailleurs au centre des nouveaux aménagements dont a bénéficié le jardin « historique » de l’EHPAD Sainte-Hildegarde. Au nombre de dix, mesurant chacun trois mètres de long et un mètre de large, ils permettent aux jardiniers d’avoir accès aux plantes sans se baisser. Leur disposition a été attentivement pensée, pour que tous puissent circuler facilement et librement autour des bacs, aussi imposants soient-ils. Et, pour éviter leur contamination par la pollution extérieure notamment due au chlordécone, ils utilisent une technique dite de la « lasagne », qui consiste à démultiplier et diversifier les couches de compost. « Cela nous permet de faire pousser plusieurs types de végétaux : de la salade à la pomme de terre, en passant par l’oignon, la menthe… », illustre Régine Luciathe.
« Vu les problématiques locales autour du chlordécone, nous avons souhaité privilégier une agriculture qui n’utilise justement pas de pesticides. C’est le cas de la permaculture, ce qui nous permet d’ailleurs de mieux la mettre en avant et de contribuer à sa diffusion », poursuit Régine Luciathe. L’enseignement et la formation représentent en effet des marqueurs forts de ce projet de jardin partagé, et sont portés par l’association Adamah qui se mobilise pour former les usagers à différentes techniques telles que le compostage, la culture sur compost ou encore la réalisation de bacs potagers.
Ceux-ci sont d’ailleurs au centre des nouveaux aménagements dont a bénéficié le jardin « historique » de l’EHPAD Sainte-Hildegarde. Au nombre de dix, mesurant chacun trois mètres de long et un mètre de large, ils permettent aux jardiniers d’avoir accès aux plantes sans se baisser. Leur disposition a été attentivement pensée, pour que tous puissent circuler facilement et librement autour des bacs, aussi imposants soient-ils. Et, pour éviter leur contamination par la pollution extérieure notamment due au chlordécone, ils utilisent une technique dite de la « lasagne », qui consiste à démultiplier et diversifier les couches de compost. « Cela nous permet de faire pousser plusieurs types de végétaux : de la salade à la pomme de terre, en passant par l’oignon, la menthe… », illustre Régine Luciathe.
Des ateliers ouverts aux résidents et aux habitants de la commune
La première séance collective de plantation s’étant tenue le 14 septembre 2022, plusieurs récoltes ont déjà pu avoir lieu. « Les potagers avaient été mis en place par l’association Adamah, puis des habitants du Gros-Morne et des résidents de l’EHPAD ont procédé aux premières plantations et, par la même occasion, profité d’un temps d’échanges et de partages autour du jardin réaménagé », se remémore la directrice. Envoyés pour la plupart par le CCAS, ces premiers habitants-usagers sont par la suite revenus à plusieurs reprises, assistant aux ateliers, conférences et débats organisés par l’EHPAD ou par l’association des diabétiques de Martinique.
« Une série de rendez-vous est fixée à l’avance pour définir les dates, horaires et thématiques de ces différentes animations, qui permettent à tous d’échanger, d’apprendre à planter, et même à fabriquer son propre compost », poursuit Régine Luciathe, citant également les récoltes comme un temps fort de l’année, car synonyme de récompenses – les fruits et légumes étant en effet partagés entre les jardiniers, l’EHPAD et le personnel de la résidence. L’engouement est d’ailleurs fort au sein de l’établissement, pour une initiative saluée par les soignants comme par les résidents. Car ces derniers sont loin d’être de simples spectateurs, et participent régulièrement aux ateliers proposés : « Ils aiment suivre les explications du formateur et sont particulièrement fiers de récolter, d’amener en cuisine et de manger les produits du jardin », sourit la directrice de l’établissement, mettant par là même en lumière une dimension majeure du projet : celle d’offrir « une finalité concrète pour les participants ».
> Article publié dans l'édition d'octobre d'Ehpadia à lire ici.
« Une série de rendez-vous est fixée à l’avance pour définir les dates, horaires et thématiques de ces différentes animations, qui permettent à tous d’échanger, d’apprendre à planter, et même à fabriquer son propre compost », poursuit Régine Luciathe, citant également les récoltes comme un temps fort de l’année, car synonyme de récompenses – les fruits et légumes étant en effet partagés entre les jardiniers, l’EHPAD et le personnel de la résidence. L’engouement est d’ailleurs fort au sein de l’établissement, pour une initiative saluée par les soignants comme par les résidents. Car ces derniers sont loin d’être de simples spectateurs, et participent régulièrement aux ateliers proposés : « Ils aiment suivre les explications du formateur et sont particulièrement fiers de récolter, d’amener en cuisine et de manger les produits du jardin », sourit la directrice de l’établissement, mettant par là même en lumière une dimension majeure du projet : celle d’offrir « une finalité concrète pour les participants ».
> Article publié dans l'édition d'octobre d'Ehpadia à lire ici.
©DR