Pourriez-vous, pour commencer, nous présenter l’alliance Ulysseus ?
Pr David Darmon : Ce consortium, qui fédère aujourd’hui huit universités européennes, a été fondé en 2019 par l’Université de Séville, la deuxième d’Espagne en nombre d’étudiants, l’Université de Gênes (UniGe), l’une des plus grandes d’Italie, Université Côte d’Azur (UniCa), qui se place parmi les dix meilleures universités de classe mondiale en France, l’Université technique de Košice (TUKE), une institution de premier plan en Slovaquie, le Management Center Innsbruck® (MCI®), une école entrepreneuriale autrichienne disposant d’un solide réseau international, et l’Université des sciences appliquées Haaga-Helia, en Finlande, fortement orientée vers l’entreprise. Deux nouveaux partenaires s’y sont joints en 2023, l’Université de Münster, l’une des plus grandes universités d’Allemagne, et l’Université Crne Gore (UCG), le plus ancien établisse- ment d’enseignement supérieur du Monténégro. L’Université européenne Ulysseus fédère donc aujourd’hui près de 225 500 étudiants, plus de 24 400 chercheurs et 1688 groupes de recherche, et totalise 143 campus. Internationalement attractive, elle se veut ouverte sur le monde, centrée sur la personne et pensée pour les citoyens du futur.
Quels sont ses objectifs ?
Tous les membres d’Ulysseus s’engagent à se structurer et se moderniser, à contribuer au développement local et régional, à réduire le dé cit de compétences en travaillant, notamment, au développement du capital humain, à être inclusifs et créatifs pour améliorer la connaissance et la pratique des valeurs européennes, et à promouvoir un modèle universitaire ouvert sur le monde, pour attirer et retenir les talents internationaux. L’ambition étant, vous l’aurez compris, de s’appuyer sur l’alliance universitaire pour être plus attractifs par rapport aux institutions américaines et asiatiques. Huit thématiques de recherche ont en outre été identifiées dans le cadre d’Ulysseus.
Pourriez-vous nous en parler ?
Effectivement, chaque université de l’alliance porte une thématique spécifique aux enjeux de son territoire : la durabilité socio-écologique en Allemagne, l’énergie, les transports et la mobilité durable pour les Smart Cities en Espagne, l’entrepreneuriat durable en Autriche, l’intelligence artificielle appliquée aux entreprises et à l’éducation en Finlande, la robotique en Italie, la transformation digitale de l’industrie en Slovaquie, la cybersécurité au Monténégro, et le vieillissement et le bien-être à Université Côte d’Azur. À chaque fois, les travaux s’effectuent dans le cadre d’un Innovation Hub, une structure créée pour la collaboration et composée d’un Living Lab, un « laboratoire vivant » pour le partage de connaissances, d’un Learning Lab, un espace d’expérimentation en innovation pédagogique, d’un entrepôt de données et d’un incubateur, pour accompagner les entrepreneurs locaux dans leur démarche de création.
Pourquoi avoir plus particulièrement choisi de travailler sur le vieillissement et le bien-être ?
Car il s’agit d’une thématique stratégique pour Université Côte d’Azur : notre territoire dispose de laboratoires de recherche et d’hôpitaux très performants dans ce domaine, et la probléma- tique du vieillissement de la population est centrale dans notre zone géographique. À cet égard, le Hub d’Innovation français traite de sujets tels que « Vieillir en ville », « Silver économie », « Impacts environnements sur le vieillissement et le bien-être », ou encore « Comprendre le processus de vieillissement ». Ces
Pr David Darmon : Ce consortium, qui fédère aujourd’hui huit universités européennes, a été fondé en 2019 par l’Université de Séville, la deuxième d’Espagne en nombre d’étudiants, l’Université de Gênes (UniGe), l’une des plus grandes d’Italie, Université Côte d’Azur (UniCa), qui se place parmi les dix meilleures universités de classe mondiale en France, l’Université technique de Košice (TUKE), une institution de premier plan en Slovaquie, le Management Center Innsbruck® (MCI®), une école entrepreneuriale autrichienne disposant d’un solide réseau international, et l’Université des sciences appliquées Haaga-Helia, en Finlande, fortement orientée vers l’entreprise. Deux nouveaux partenaires s’y sont joints en 2023, l’Université de Münster, l’une des plus grandes universités d’Allemagne, et l’Université Crne Gore (UCG), le plus ancien établisse- ment d’enseignement supérieur du Monténégro. L’Université européenne Ulysseus fédère donc aujourd’hui près de 225 500 étudiants, plus de 24 400 chercheurs et 1688 groupes de recherche, et totalise 143 campus. Internationalement attractive, elle se veut ouverte sur le monde, centrée sur la personne et pensée pour les citoyens du futur.
Quels sont ses objectifs ?
Tous les membres d’Ulysseus s’engagent à se structurer et se moderniser, à contribuer au développement local et régional, à réduire le dé cit de compétences en travaillant, notamment, au développement du capital humain, à être inclusifs et créatifs pour améliorer la connaissance et la pratique des valeurs européennes, et à promouvoir un modèle universitaire ouvert sur le monde, pour attirer et retenir les talents internationaux. L’ambition étant, vous l’aurez compris, de s’appuyer sur l’alliance universitaire pour être plus attractifs par rapport aux institutions américaines et asiatiques. Huit thématiques de recherche ont en outre été identifiées dans le cadre d’Ulysseus.
Pourriez-vous nous en parler ?
Effectivement, chaque université de l’alliance porte une thématique spécifique aux enjeux de son territoire : la durabilité socio-écologique en Allemagne, l’énergie, les transports et la mobilité durable pour les Smart Cities en Espagne, l’entrepreneuriat durable en Autriche, l’intelligence artificielle appliquée aux entreprises et à l’éducation en Finlande, la robotique en Italie, la transformation digitale de l’industrie en Slovaquie, la cybersécurité au Monténégro, et le vieillissement et le bien-être à Université Côte d’Azur. À chaque fois, les travaux s’effectuent dans le cadre d’un Innovation Hub, une structure créée pour la collaboration et composée d’un Living Lab, un « laboratoire vivant » pour le partage de connaissances, d’un Learning Lab, un espace d’expérimentation en innovation pédagogique, d’un entrepôt de données et d’un incubateur, pour accompagner les entrepreneurs locaux dans leur démarche de création.
Pourquoi avoir plus particulièrement choisi de travailler sur le vieillissement et le bien-être ?
Car il s’agit d’une thématique stratégique pour Université Côte d’Azur : notre territoire dispose de laboratoires de recherche et d’hôpitaux très performants dans ce domaine, et la probléma- tique du vieillissement de la population est centrale dans notre zone géographique. À cet égard, le Hub d’Innovation français traite de sujets tels que « Vieillir en ville », « Silver économie », « Impacts environnements sur le vieillissement et le bien-être », ou encore « Comprendre le processus de vieillissement ». Ces
travaux sont menés en lien avec un réseau de plus de 150 partenaires européens associés à l’alliance Ulysseus dont, pour la France, la Région Sud, la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis, la Métropole Nice Côte d’Azur, l’Union pour les entre- prises des Alpes-Maritimes, le pôle de compétitivité Eurobiomed, l’association ClusterIA, l’INRIA, le CNRS et la French Tech.
Pourriez-vous nous parler plus en détail de votre Living Lab ?
Je commencerais par rappeler que le terme de « Living Lab » désigne une méthodologie où les citoyens, les habitants et les usagers sont considérés comme des acteurs clés des processus de recherche et d’innovation. Il s’agit donc de sortir la recherche des laboratoires pour la faire entrer dans la vie de tous les jours en testant, dans un environnement « grandeur nature », de nouveaux services, outils et usages. Dans cette optique, le Living Lab Vieillissement et Bien-être s’attache à mettre en lien des offreurs de technologies, par exemple des start-ups et des unités de recherche, avec des utilisateurs, patients, aidants et professionnels de santé, dont le savoir expérientiel sera ainsi valorisé. Il associe également le monde académique et les financeurs du système de santé, pour couvrir la chaîne dans son ensemble.
La démarche portée dans le cadre du Living Lab est donc à la fois pluridisciplinaire et participative.
Nous réfléchissons en effet ensemble aux problématiques du vieillissement et du bien-être des personnes âgées, et formulons des idées en cocréation. Puis nous explorons leurs usages et les testons en milieu simulé ou en vie réelle, grâce à notre réseau constitué de plus de 400 professionnels de santé et plus de 60 patients partenaires. Une fois les dispositifs validés, nous cherchons à les valoriser sur le plan académique, pour contribuer à leur diffusion et leur offrir de nouvelles opportunités de développement.
Vous évoquez les tests en milieu simulé, qui s’effectuent aujourd’hui au 27 Delvalle, un espace situé à proximité immédiate du CHU Pasteur de Nice. Pourriez-vous nous le présenter ?
Le 27 Delvalle est le cœur battant du Living Lab Ulysseus : nous y avons reconstitué un appartement classique (chambre, salon/ salle à manger, cuisine et salle de bain), un cabinet médical et une salle d’attente, intégrant des systèmes de captation vidéo et sonore pour pouvoir tester les innovations dans un espace rappelant l’environnement réel des usagers. Ce dispositif complet permet donc de disposer d’un lieu prêt à l’emploi, pour évaluer l’efficacité et l’acceptabilité des nouvelles technologies, mais aussi mener des travaux de recherche pratique ou se former à de nouveaux usages. Le Living Lab cherche à la fois à capitaliser sur l’héritage du territoire niçois qui, comme je vous le disais, est historiquement actif sur les champs du vieillissement et du bien-être, et à tirer pleine- ment pro t des compétences fédérées au sein de l’alliance européenne Ulysseus pour offrir des réponses nouvelles à des enjeux majeurs de santé publique.
Pourriez-vous évoquer quelques réalisations concrètes ?
Nous avons, notamment, évalué et présélectionné des applications mobiles de santé, afin d’aider les médecins généralistes à prescrire des solutions personnalisées, en faisant converger les informations issues des re- commandations de bonnes pratiques et celles inscrites dans le dossier du patient. Mais les travaux de l’Innovation Hub et du Living Lab Ulysseus ne se limitent pas à l’utilisation des dispositifs technologiques ! Nous travaillons aussi sur l’ex- ploitation des données de santé, pour développer des marqueurs prédictifs de pathologies ou événements indésirables. À cet égard, Université Côte d’Azur est l’un des membres du consortium P4DP, créé dans le cadre du plan d’investissements d’avenir France 2030 pour développer le premier entrepôt de données de santé de médecine de ville, et offrir ainsi une meilleure vision des trajectoires des patients au sein de notre système de santé.
Comment se positionnent les EHPAD au sein de cette réflexion ?
Les travaux d’Ulysseus se concentrent essentiellement sur le bien vieillir, et donc sur les modalités de maintien à domicile le plus longtemps possible – car c’est là le souhait de la très large majorité des personnes âgées. Mais notre Living Lab est un dispositif agile, qui peut aussi être utilisé pour simuler un environnement en EHPAD ou en résidence médicalisée, où la surveillance des indicateurs de vie peut aussi permettre de prédire la survenue d’un événement médical. Par exemple, toute variation importante de la consommation d’eau, ou de l’ouverture et de la fermeture du réfrigérateur, est un signal d’alerte, mais ces données sont encore peu exploitées. Les perspectives sont donc immenses, mais il nous faut aussi être attentifs à ce que ces outils de captation ne soient pas vécus comme intrusifs. C’est d’ailleurs là un point sur lequel nous sommes particulièrement vigilants car, comme tous les citoyens, les personnes âgées et les personnes dépendantes ont droit au respect de leur vie privée. Quelle part de liberté sacrifier à la sécurité ? C’est une question difficile à laquelle nous ne pouvons répondre seuls, d’autant qu’elle dépasse aujourd’hui le champ du grand âge.
Quel regard les usagers portent-ils sur l’utilisation de leurs données personnelles ?
En 2023, le Health Data Hub et France Assos Santé avaient organisé une conférence citoyenne sur l’utilisation des données de santé pour la recherche, à laquelle j’avais d’ailleurs participé. Ce qui m’avait frappé était que les principales réticences étaient observées du côté des professionnels de santé, peut-être parce qu’ils se vivent comme les garants des données de leurs patients. En revanche, une fois bien informés des finalités recherchées par l’exploitation de leurs données, les usagers sont plutôt partants. Ce qui montre bien, d’une part, qu’une information objective et transparente est gage de confiance, et d’autre part que les usagers peuvent être moteurs pour accélérer l’adoption de nouveaux usages et de nouvelles pratiques.
Pourriez-vous nous parler plus en détail de votre Living Lab ?
Je commencerais par rappeler que le terme de « Living Lab » désigne une méthodologie où les citoyens, les habitants et les usagers sont considérés comme des acteurs clés des processus de recherche et d’innovation. Il s’agit donc de sortir la recherche des laboratoires pour la faire entrer dans la vie de tous les jours en testant, dans un environnement « grandeur nature », de nouveaux services, outils et usages. Dans cette optique, le Living Lab Vieillissement et Bien-être s’attache à mettre en lien des offreurs de technologies, par exemple des start-ups et des unités de recherche, avec des utilisateurs, patients, aidants et professionnels de santé, dont le savoir expérientiel sera ainsi valorisé. Il associe également le monde académique et les financeurs du système de santé, pour couvrir la chaîne dans son ensemble.
La démarche portée dans le cadre du Living Lab est donc à la fois pluridisciplinaire et participative.
Nous réfléchissons en effet ensemble aux problématiques du vieillissement et du bien-être des personnes âgées, et formulons des idées en cocréation. Puis nous explorons leurs usages et les testons en milieu simulé ou en vie réelle, grâce à notre réseau constitué de plus de 400 professionnels de santé et plus de 60 patients partenaires. Une fois les dispositifs validés, nous cherchons à les valoriser sur le plan académique, pour contribuer à leur diffusion et leur offrir de nouvelles opportunités de développement.
Vous évoquez les tests en milieu simulé, qui s’effectuent aujourd’hui au 27 Delvalle, un espace situé à proximité immédiate du CHU Pasteur de Nice. Pourriez-vous nous le présenter ?
Le 27 Delvalle est le cœur battant du Living Lab Ulysseus : nous y avons reconstitué un appartement classique (chambre, salon/ salle à manger, cuisine et salle de bain), un cabinet médical et une salle d’attente, intégrant des systèmes de captation vidéo et sonore pour pouvoir tester les innovations dans un espace rappelant l’environnement réel des usagers. Ce dispositif complet permet donc de disposer d’un lieu prêt à l’emploi, pour évaluer l’efficacité et l’acceptabilité des nouvelles technologies, mais aussi mener des travaux de recherche pratique ou se former à de nouveaux usages. Le Living Lab cherche à la fois à capitaliser sur l’héritage du territoire niçois qui, comme je vous le disais, est historiquement actif sur les champs du vieillissement et du bien-être, et à tirer pleine- ment pro t des compétences fédérées au sein de l’alliance européenne Ulysseus pour offrir des réponses nouvelles à des enjeux majeurs de santé publique.
Pourriez-vous évoquer quelques réalisations concrètes ?
Nous avons, notamment, évalué et présélectionné des applications mobiles de santé, afin d’aider les médecins généralistes à prescrire des solutions personnalisées, en faisant converger les informations issues des re- commandations de bonnes pratiques et celles inscrites dans le dossier du patient. Mais les travaux de l’Innovation Hub et du Living Lab Ulysseus ne se limitent pas à l’utilisation des dispositifs technologiques ! Nous travaillons aussi sur l’ex- ploitation des données de santé, pour développer des marqueurs prédictifs de pathologies ou événements indésirables. À cet égard, Université Côte d’Azur est l’un des membres du consortium P4DP, créé dans le cadre du plan d’investissements d’avenir France 2030 pour développer le premier entrepôt de données de santé de médecine de ville, et offrir ainsi une meilleure vision des trajectoires des patients au sein de notre système de santé.
Comment se positionnent les EHPAD au sein de cette réflexion ?
Les travaux d’Ulysseus se concentrent essentiellement sur le bien vieillir, et donc sur les modalités de maintien à domicile le plus longtemps possible – car c’est là le souhait de la très large majorité des personnes âgées. Mais notre Living Lab est un dispositif agile, qui peut aussi être utilisé pour simuler un environnement en EHPAD ou en résidence médicalisée, où la surveillance des indicateurs de vie peut aussi permettre de prédire la survenue d’un événement médical. Par exemple, toute variation importante de la consommation d’eau, ou de l’ouverture et de la fermeture du réfrigérateur, est un signal d’alerte, mais ces données sont encore peu exploitées. Les perspectives sont donc immenses, mais il nous faut aussi être attentifs à ce que ces outils de captation ne soient pas vécus comme intrusifs. C’est d’ailleurs là un point sur lequel nous sommes particulièrement vigilants car, comme tous les citoyens, les personnes âgées et les personnes dépendantes ont droit au respect de leur vie privée. Quelle part de liberté sacrifier à la sécurité ? C’est une question difficile à laquelle nous ne pouvons répondre seuls, d’autant qu’elle dépasse aujourd’hui le champ du grand âge.
Quel regard les usagers portent-ils sur l’utilisation de leurs données personnelles ?
En 2023, le Health Data Hub et France Assos Santé avaient organisé une conférence citoyenne sur l’utilisation des données de santé pour la recherche, à laquelle j’avais d’ailleurs participé. Ce qui m’avait frappé était que les principales réticences étaient observées du côté des professionnels de santé, peut-être parce qu’ils se vivent comme les garants des données de leurs patients. En revanche, une fois bien informés des finalités recherchées par l’exploitation de leurs données, les usagers sont plutôt partants. Ce qui montre bien, d’une part, qu’une information objective et transparente est gage de confiance, et d’autre part que les usagers peuvent être moteurs pour accélérer l’adoption de nouveaux usages et de nouvelles pratiques.
D’où la nécessité d’associer les patients dans le développement des solutions les concernant...
La conception de nouveaux outils, depuis l’idéation et le design jusqu’aux tests en vie réelle, en passant par les études de faisabilité, ne peut en effet se faire sans eux. L’innovation doit être construite avec ceux qui en bénéficieront, pour être en concordance avec leurs besoins réels. C’est là à la fois un levier fort et un facteur de réussite majeur, mais encore faut-il que les investisseurs en soient eux aussi convaincus. Or un projet inscrit dans une approche participative est plus long et plus coûteux, ce qui pousse certains à s’interroger sur la pertinence d’une telle démarche. Il me semble pourtant difficile, sinon impossible, de faire autrement, et les décideurs et acteurs institutionnels doivent être sensibilisés à cette réalité.
Quelles sont aujourd’hui les perspectives du Living Lab Ulysseus ?
Nous sommes de plus en plus sollicités par des entreprises, qui soit cherchent à préciser une idée, soit disposent déjà d’une solution aboutie qu’elles souhaitent adapter au contexte du grand âge. Les programmes publics d’investissement pour favoriser le développement de la santé numérique y contribuent certainement, de même que la réputation de l’Université Côté d’Azur sur ce champ. Rappelons qu’elle porte aujourd’hui trois projets issus du plan France 2030, sur l’entrepôt de données de santé évoqué plus haut, mais aussi la formation au numérique de santé et la création d’un tiers lieu d’expérimentation en santé numérique. Les occasions sont donc nombreuses de développer des synergies fructueuses, d’autant que l’Université est également labellisée IDEX, pour Initiative d’Excellence, ce qui ouvre d’autres perspectives. Par exemple, notre partenariat avec l’Université de Laval, au Québec, offre une ouverture sur l’Amérique du Nord. Tout ceci vient appuyer la dynamique favorable dans laquelle notre Innovation Hub s’est inscrit dès sa création.
Un mot, pour finir, sur vos relations avec le CHU de Nice ?
Des connexions sont en train de s’établir, car la dynamique territoriale s’impose à nous. Nous expérimentons par exemple un dispositif de téléexpertise à destination des personnes âgées à domicile, qui peut d’ailleurs bénéficier à celles hébergées en EHPAD. Je rappellerais toutefois que la technologie va ici venir en appui à des professionnels qui souhaitent déjà travailler ensemble. Le numérique va certes faciliter les échanges, mais il faut qu’il y ait d’abord une volonté de collaborer. La technologie ne solutionne pas tout, elle n’est qu’un outil au service des ressources territoriales pour améliorer la prise en soins de la population.
> Article paru dans Ehpadia #36, édition de juin 2024, à lire ici
La conception de nouveaux outils, depuis l’idéation et le design jusqu’aux tests en vie réelle, en passant par les études de faisabilité, ne peut en effet se faire sans eux. L’innovation doit être construite avec ceux qui en bénéficieront, pour être en concordance avec leurs besoins réels. C’est là à la fois un levier fort et un facteur de réussite majeur, mais encore faut-il que les investisseurs en soient eux aussi convaincus. Or un projet inscrit dans une approche participative est plus long et plus coûteux, ce qui pousse certains à s’interroger sur la pertinence d’une telle démarche. Il me semble pourtant difficile, sinon impossible, de faire autrement, et les décideurs et acteurs institutionnels doivent être sensibilisés à cette réalité.
Quelles sont aujourd’hui les perspectives du Living Lab Ulysseus ?
Nous sommes de plus en plus sollicités par des entreprises, qui soit cherchent à préciser une idée, soit disposent déjà d’une solution aboutie qu’elles souhaitent adapter au contexte du grand âge. Les programmes publics d’investissement pour favoriser le développement de la santé numérique y contribuent certainement, de même que la réputation de l’Université Côté d’Azur sur ce champ. Rappelons qu’elle porte aujourd’hui trois projets issus du plan France 2030, sur l’entrepôt de données de santé évoqué plus haut, mais aussi la formation au numérique de santé et la création d’un tiers lieu d’expérimentation en santé numérique. Les occasions sont donc nombreuses de développer des synergies fructueuses, d’autant que l’Université est également labellisée IDEX, pour Initiative d’Excellence, ce qui ouvre d’autres perspectives. Par exemple, notre partenariat avec l’Université de Laval, au Québec, offre une ouverture sur l’Amérique du Nord. Tout ceci vient appuyer la dynamique favorable dans laquelle notre Innovation Hub s’est inscrit dès sa création.
Un mot, pour finir, sur vos relations avec le CHU de Nice ?
Des connexions sont en train de s’établir, car la dynamique territoriale s’impose à nous. Nous expérimentons par exemple un dispositif de téléexpertise à destination des personnes âgées à domicile, qui peut d’ailleurs bénéficier à celles hébergées en EHPAD. Je rappellerais toutefois que la technologie va ici venir en appui à des professionnels qui souhaitent déjà travailler ensemble. Le numérique va certes faciliter les échanges, mais il faut qu’il y ait d’abord une volonté de collaborer. La technologie ne solutionne pas tout, elle n’est qu’un outil au service des ressources territoriales pour améliorer la prise en soins de la population.
> Article paru dans Ehpadia #36, édition de juin 2024, à lire ici