© Yvan Zedda
Pouvez-vous, pour commencer, nous présenter le GIP Bretagne Santé Logistique ?
Jérôme Meunier : Ce groupement est officiellement né le 1erjanvier 2018. Il est issu de la fusion de deux entités : le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) Santé Logistique de Caudan, qui gérait la blanchisserie créée en 1977, et le GIP Blavet Scorff, pour sa part spécialisé dans l’alimentaire et la restauration à destination de deux établissements hospitaliers : le Groupe Hospitalier Bretagne Sud (GHBS) et l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) Jean-Martin Charcot.
Pourquoi avoir choisi de fusionner ces deux groupements ?
Jérôme Meunier : Les deux unités de productions étaient déjà sur le même site, distantes de moins d’une centaine de mètres l’une de l’autre. Il nous a donc paru plus judicieux de les regrouper au sein d’une seule et même entité administrative. Dix-huit mois plus tard, au 1ermars 2019, deux autres sites de production alimentaire ont rejoint le GIP. Un peu plus éloignées des sites « historiques », ces unités nous ont permis d’augmenter la production. Nous livrons aujourd’hui environ 8 000 repas par jour pour le GHBS, l’EPSM mais aussi pour un Institut Médico-Éducatif (IME) et deux services de portage de repas à domicile. Pour aller plus loin, nous sommes en train de travailler au développement d’un service d’accompagnement dans la logistique, l’approvisionnement et la prévision des repas avec plusieurs EHPAD du territoire.
La blanchisserie dessert, quant à elle, de nouveaux établissements depuis 2019. Quels volumes traitez-vous aujourd’hui ?
Jérôme Meunier : Nous avons effectivement connu une forte augmentation de l’activité au cours de l’année écoulée, passant à 12 tonnes par jour au lieu de 11 précédemment.Notre blanchisserie traite désormais le linge hôtelier et professionnel (grand plat, petit plat, tenues) pour le compte du GHBS, de l’EPSM Jean-Martin Charcot et de plusieurs structures sanitaires et médico-sociales – dont l’EHPAD Anne-de-Bretagne de Caudan et laClinique du Ter à Ploemeur, qui nous ont rejoint en 2019, et l’Association hospitalière de Bretagne (AHB) de Plouguernevel, depuis janvier 2020.
Jérôme Meunier : Ce groupement est officiellement né le 1erjanvier 2018. Il est issu de la fusion de deux entités : le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) Santé Logistique de Caudan, qui gérait la blanchisserie créée en 1977, et le GIP Blavet Scorff, pour sa part spécialisé dans l’alimentaire et la restauration à destination de deux établissements hospitaliers : le Groupe Hospitalier Bretagne Sud (GHBS) et l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) Jean-Martin Charcot.
Pourquoi avoir choisi de fusionner ces deux groupements ?
Jérôme Meunier : Les deux unités de productions étaient déjà sur le même site, distantes de moins d’une centaine de mètres l’une de l’autre. Il nous a donc paru plus judicieux de les regrouper au sein d’une seule et même entité administrative. Dix-huit mois plus tard, au 1ermars 2019, deux autres sites de production alimentaire ont rejoint le GIP. Un peu plus éloignées des sites « historiques », ces unités nous ont permis d’augmenter la production. Nous livrons aujourd’hui environ 8 000 repas par jour pour le GHBS, l’EPSM mais aussi pour un Institut Médico-Éducatif (IME) et deux services de portage de repas à domicile. Pour aller plus loin, nous sommes en train de travailler au développement d’un service d’accompagnement dans la logistique, l’approvisionnement et la prévision des repas avec plusieurs EHPAD du territoire.
La blanchisserie dessert, quant à elle, de nouveaux établissements depuis 2019. Quels volumes traitez-vous aujourd’hui ?
Jérôme Meunier : Nous avons effectivement connu une forte augmentation de l’activité au cours de l’année écoulée, passant à 12 tonnes par jour au lieu de 11 précédemment.Notre blanchisserie traite désormais le linge hôtelier et professionnel (grand plat, petit plat, tenues) pour le compte du GHBS, de l’EPSM Jean-Martin Charcot et de plusieurs structures sanitaires et médico-sociales – dont l’EHPAD Anne-de-Bretagne de Caudan et laClinique du Ter à Ploemeur, qui nous ont rejoint en 2019, et l’Association hospitalière de Bretagne (AHB) de Plouguernevel, depuis janvier 2020.
" Toutes les deux heures, les agents changent de poste afin d'éviter les gestes répétitifs... et les TMS associés", explique Jérôme Meunier, directeur du GIP Bretagne Santé Logistique. © Yvan Zedda
Quelles dispositions avez-vous prises pour faire face à cette augmentation du travail ?
Jérôme Meunier : Nous avons recruté cinq personnes supplémentaires pour la blanchisserie. Au-delà de cette réponse assez « classique », nous avons également repensé l’organisation du travail au sein de la structure en élargissant les amplitudes horaires. Nous restons fermés les soirs et les week-ends, mais en réorganisant les horaires de plusieurs équipes, nous pouvons démarrer la production un peu plus tôt le matin.
Pour en revenir à la typologie du linge traité, prenez-vous également en charge le linge des résidents en EHPAD ?
Jérôme Meunier : La plupart des EHPAD avec lesquels nous travaillons a choisi de laver le linge des résidents en interne. Notre blanchisserie dispose toutefois des infrastructures nécessaires au traitement des vêtements personnels, puisque l’EPSM Jean-Martin Charcot et le GHBS, qui compte des EHPAD de plusieurs centaines de lits, nous confient le linge de leurs résidents.
Avez-vous mis en place des circuits spécifiques pour le traitement du linge personnel ?
Jérôme Meunier : Oui, et nous nous appuyons d’ailleurs pour cela sur les lingères présentes au sein de chaque établissement. Ce sont elles qui supervisent la constitution du trousseau par les familles, puis qui marquent chaque article avec l’identifiant du résident et une pastille de couleur correspondant à l’établissement. Elles représentent à ce titre des alliées précieuses puisque, en faisant le lien avec les familles, elles peuvent notamment leur indiquer les tissus et les matières qui s’adapteront le mieux à nos processus.
Justement, quels processus privilégiez-vous pour ce type d’articles ?
Jérôme Meunier : Les vêtements personnels imposent des équipements spécifiques par rapport à des draps ou à des tenues de travail : les programmes de lavage et les procédés de séchage doivent en effet être adaptés au traitement de textiles plus délicats. Nous sommes particulièrement attentifs à la qualité des prestations dans ce contexte précis – qui sont souvent bien meilleures que dans une laveuse « comme à la maison » : marche en avant, durée de lavage, bonnes pratiques… Nous respectons ici tous les principes de la démarche RABC (Risk Analysis Bio-contamination Control, ou Analyse des risques et contrôle de la biocontamination). Un laboratoire indépendant effectue d’ailleurs des contrôles bactériologiques fréquents au sein de notre unité de production. Quant aux pertes et destructions de linge, sources de nombreux préjugés dès lors qu’il s’agit d’une blanchisserie industrielle, rappelons que la qualité du marquage effectué en amont est essentielle pour limiter ces risques au maximum.
Vous avez, en parallèle, développé un service de location-entretien pour le linge plat. Pourquoi ce choix ?
Jérôme Meunier : Le fait que le GIP achète ces articles lui-même facilite l’externalisation de la fonction linge au sein des établissements partenaires. C’est aussi et surtout, pour nous, l’assurance que le linge pourra être traité selon nos processus. Pour autant, nous nous adaptons à la demande de chacun en associant les clients à nos choix, en leur fournissant des catalogues et des échantillons. La location-entretien nous permet, enfin, de renouveler notre offre aussi fréquemment que nécessaire en y intégrant, par exemple, une gamme de draps et de serviettes sans marquage, des draps-housses, des couettes…
Vous avez engagé, l’an dernier, un service d’audits auprès des clients de la blanchisserie. Comment avez-vous procédé ?
Jérôme Meunier : Nous avons effectivement développé ce nouveau service afin de mieux répondre aux nouvelles attentes de nos clients – qui, au-delà des seules prestations de fourniture et d’entretien du linge, souhaitent également bénéficier d’un appui pour l’organisation de leur propre fonction linge. Partant de ce constat, nous avons développé des formations autour du tri du linge sale ou de la gestion des dotations, principalement à destination des aides-soignants et des agents des services hospitaliers. Nous avonsen outre mis en place un service d’audit sur le terrain afin d’accompagner les clients dans leur gestion du linge : organisation des stocks et consommation, circuit linge propre/linge sale, …
Vous portez en outre un nouveau projet stratégique pour la période 2020-2025. Quels en sont les axes forts ?
Jérôme Meunier : Ce projet se décline en plusieurs actions, qui seront progressivement mises en œuvre au cours des cinq prochaines années. Nous avons d’ores et déjà remplacé les deux chaudières au gaz qui dataient de 1977, une opération qui s’est chiffrée à plus de 200 000 euros. Mais le retour sur investissement devrait être au rendez-vous grâce à une meilleure maîtrise des consommations énergétiques. Dans la même optique, nous remplaçons notre système d’éclairage par des ampoules Led basse consommation. Nous avons également prévu d’externaliser notre flotte de véhicules à un prestataire tiers. En faisant le choix de la location, nous gagnerons sur la maintenance. Nous pourrons aussi adapter plus facilement nos camions aux changements de tournées et aux évolutions des modalités de livraisons.
Avez-vous prévu des actions autour de la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les agents ?
Jérôme Meunier : Notre structure étant située à quelques mètres du GHBS, nous avons la chance d’être en lien constant avec la médecine du travail, ce qui nous permet justement de relever cet enjeu spécifique. Depuis deux ans, nous avons mis en place des échauffements collectifs avant la prise de poste. Un coach sportif vient d’ailleurs régulièrement faire des piqûres de rappel aux équipes, qui se sont largement prêtées au jeu. Nous avons en outre modernisé le système de pesée du linge, installé des tapis antifatigue et mis en place un système de rotation des équipes. Concrètement, toutes les deux heures, les agents changent de poste afin d’éviter les gestes répétitifs... et les TMS associés.Nos salariés étant déjà formés à tous les postes, ce système a été assez aisé à mettre en place. Bien sûr, nous perdons un peu de temps à chaque changement de poste, mais ce capital, nous le récupérons sur la qualité de vie au travail et la santé de nos agents.
Par Aurélie Pasquelin. Article paru dans Ehpadia #19 (avril 2020).
Jérôme Meunier : Nous avons recruté cinq personnes supplémentaires pour la blanchisserie. Au-delà de cette réponse assez « classique », nous avons également repensé l’organisation du travail au sein de la structure en élargissant les amplitudes horaires. Nous restons fermés les soirs et les week-ends, mais en réorganisant les horaires de plusieurs équipes, nous pouvons démarrer la production un peu plus tôt le matin.
Pour en revenir à la typologie du linge traité, prenez-vous également en charge le linge des résidents en EHPAD ?
Jérôme Meunier : La plupart des EHPAD avec lesquels nous travaillons a choisi de laver le linge des résidents en interne. Notre blanchisserie dispose toutefois des infrastructures nécessaires au traitement des vêtements personnels, puisque l’EPSM Jean-Martin Charcot et le GHBS, qui compte des EHPAD de plusieurs centaines de lits, nous confient le linge de leurs résidents.
Avez-vous mis en place des circuits spécifiques pour le traitement du linge personnel ?
Jérôme Meunier : Oui, et nous nous appuyons d’ailleurs pour cela sur les lingères présentes au sein de chaque établissement. Ce sont elles qui supervisent la constitution du trousseau par les familles, puis qui marquent chaque article avec l’identifiant du résident et une pastille de couleur correspondant à l’établissement. Elles représentent à ce titre des alliées précieuses puisque, en faisant le lien avec les familles, elles peuvent notamment leur indiquer les tissus et les matières qui s’adapteront le mieux à nos processus.
Justement, quels processus privilégiez-vous pour ce type d’articles ?
Jérôme Meunier : Les vêtements personnels imposent des équipements spécifiques par rapport à des draps ou à des tenues de travail : les programmes de lavage et les procédés de séchage doivent en effet être adaptés au traitement de textiles plus délicats. Nous sommes particulièrement attentifs à la qualité des prestations dans ce contexte précis – qui sont souvent bien meilleures que dans une laveuse « comme à la maison » : marche en avant, durée de lavage, bonnes pratiques… Nous respectons ici tous les principes de la démarche RABC (Risk Analysis Bio-contamination Control, ou Analyse des risques et contrôle de la biocontamination). Un laboratoire indépendant effectue d’ailleurs des contrôles bactériologiques fréquents au sein de notre unité de production. Quant aux pertes et destructions de linge, sources de nombreux préjugés dès lors qu’il s’agit d’une blanchisserie industrielle, rappelons que la qualité du marquage effectué en amont est essentielle pour limiter ces risques au maximum.
Vous avez, en parallèle, développé un service de location-entretien pour le linge plat. Pourquoi ce choix ?
Jérôme Meunier : Le fait que le GIP achète ces articles lui-même facilite l’externalisation de la fonction linge au sein des établissements partenaires. C’est aussi et surtout, pour nous, l’assurance que le linge pourra être traité selon nos processus. Pour autant, nous nous adaptons à la demande de chacun en associant les clients à nos choix, en leur fournissant des catalogues et des échantillons. La location-entretien nous permet, enfin, de renouveler notre offre aussi fréquemment que nécessaire en y intégrant, par exemple, une gamme de draps et de serviettes sans marquage, des draps-housses, des couettes…
Vous avez engagé, l’an dernier, un service d’audits auprès des clients de la blanchisserie. Comment avez-vous procédé ?
Jérôme Meunier : Nous avons effectivement développé ce nouveau service afin de mieux répondre aux nouvelles attentes de nos clients – qui, au-delà des seules prestations de fourniture et d’entretien du linge, souhaitent également bénéficier d’un appui pour l’organisation de leur propre fonction linge. Partant de ce constat, nous avons développé des formations autour du tri du linge sale ou de la gestion des dotations, principalement à destination des aides-soignants et des agents des services hospitaliers. Nous avonsen outre mis en place un service d’audit sur le terrain afin d’accompagner les clients dans leur gestion du linge : organisation des stocks et consommation, circuit linge propre/linge sale, …
Vous portez en outre un nouveau projet stratégique pour la période 2020-2025. Quels en sont les axes forts ?
Jérôme Meunier : Ce projet se décline en plusieurs actions, qui seront progressivement mises en œuvre au cours des cinq prochaines années. Nous avons d’ores et déjà remplacé les deux chaudières au gaz qui dataient de 1977, une opération qui s’est chiffrée à plus de 200 000 euros. Mais le retour sur investissement devrait être au rendez-vous grâce à une meilleure maîtrise des consommations énergétiques. Dans la même optique, nous remplaçons notre système d’éclairage par des ampoules Led basse consommation. Nous avons également prévu d’externaliser notre flotte de véhicules à un prestataire tiers. En faisant le choix de la location, nous gagnerons sur la maintenance. Nous pourrons aussi adapter plus facilement nos camions aux changements de tournées et aux évolutions des modalités de livraisons.
Avez-vous prévu des actions autour de la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les agents ?
Jérôme Meunier : Notre structure étant située à quelques mètres du GHBS, nous avons la chance d’être en lien constant avec la médecine du travail, ce qui nous permet justement de relever cet enjeu spécifique. Depuis deux ans, nous avons mis en place des échauffements collectifs avant la prise de poste. Un coach sportif vient d’ailleurs régulièrement faire des piqûres de rappel aux équipes, qui se sont largement prêtées au jeu. Nous avons en outre modernisé le système de pesée du linge, installé des tapis antifatigue et mis en place un système de rotation des équipes. Concrètement, toutes les deux heures, les agents changent de poste afin d’éviter les gestes répétitifs... et les TMS associés.Nos salariés étant déjà formés à tous les postes, ce système a été assez aisé à mettre en place. Bien sûr, nous perdons un peu de temps à chaque changement de poste, mais ce capital, nous le récupérons sur la qualité de vie au travail et la santé de nos agents.
Par Aurélie Pasquelin. Article paru dans Ehpadia #19 (avril 2020).